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Zighcult
22 juin 2005

Idir à Londres et en Suisse

Un soir de novembre à Londre.

Elwatan - Edition du 2 décembre 2004 > Culture

Il faisait doux ce vendredi soir à Londres. Une raison de plus qui a fait sortir tous ces Algériens, qui de son métro-boulot-dodo quotidien, qui de ses ennuis, qui de sa nostalgie du bled pour aller écouter Idir. Oui, Idir est en ville.

Il s’est produit vendredi soir au Queen Elizabeth Hall, situé sur la rive sud de la Tamise, dans un concert justement intitulé Deux rives, un rêve. Les deux rives de la Manche, France et Grande-Bretagne, où des Algériens et Algériennes, certains en situation régulière, d’autres harragas, vivent, travaillent ou étudient. Le rêve, c’est leur Algérie qui les tarabuste, qui domine leurs sujets de conversation et qu’ils n’ont pas vue, pour un grand nombre d’entre eux, depuis des années. Idir à Londres, c’est justement pour eux une occasion inespérée de faire le voyage vers l’bled à travers un répertoire musical qui les replonge dans l’ambiance de Kabylie, d’Alger et d’autres villes, qui ravive des souvenirs et leur arrache des larmes de joie et de tristesse. Idir a su être à la hauteur des attentes de ces Algériens et Algériennes venus l’écouter, reprendre ses chansons à s’époumoner, danser comme des fous et, enfin, pouvoir scander à l’unisson : « Imazighen ». Le Queen Elizabeth Hall a ainsi vibré le temps d’un concert au son de la derbouka, du tbal et des karkabous. Le Queen Elizabeth Hall ne comprendra jamais pourquoi des hommes dansent avec des hommes, hanche contre hanche, se souriant et s’appelant de gestes de la main à se rapprocher un peu plus l’un de l’autre. « Are all these men dancing together gays ? » (ces hommes qui dansent ensemble, sont-ils tous homos) s’interroge une Anglaise. « Non, au bled, les hommes dansent avec les hommes », lui répond son ami. Le Queen Elizabeth Hall sera toujours surpris par cette vague humaine qui déferle vers la scène dès que des chansons rythmées sont entamées, que ce soit avec Zwit erwits ou Ayazwaw vendredi, ou Didi de Khaled, Ya Rayah de Rachid Taha ou autres tubes de Mami, l’Orchestre national de Barbès et même les hadaouis de Chikhna El Hachemi Guerouabi chaque fois qu’ils se produisent à Londres. « This is madness. I have never seen this in my life » (c’est de la folie. Je n’ai jamais vu cela de ma vie), dira un copain anglais d’un ton admiratif devant cette explosion spontanée de joie, de danse et de youyous. Et que dire de Idir sans courir le risque de taper à côté, si l’on ne trouve pas les mots justes pour décrire sa prestation. Qu’il donne encore des frissons quand on l’écoute, qu’il déclenche un sentiment de fierté en soi et en son pays quand on entend des Anglais et autres étrangers dans le Hall dire : « This is fabulous ». Entre deux chansons, le chantre de la chanson kabyle parle de son pays, des souffrances quotidiennes des mères et des femmes en général, mais aussi de l’espoir de lendemains meilleurs, de ce moment de bonheur intense que constitue le temps d’un concert durant lequel le cœur bat plus fort que d’habitude au rythme de l’Algérie en quelques chansons. Esendou et Avava Inouva sont reprises en chœur par des centaines de jeunes et moins jeunes, comme cette vieille femme kabyle dans son fauteuil roulant, vêtue de sa djebba aux couleurs chatoyantes, qui n’en croyait pas ses yeux qu’elle était bel et bien au Queen Elizabeth Hall et qu’il y avait sur scène Idir, en chair et en os. « Je n’ai jamais quitté ma montagne de Kabylie, et je ne connais Idir qu’à travers ses chansons. » « A ya rech, dites-moi que je ne rêve pas », lance-t-elle à l’adresse des amis de son fils, avant de prendre ce dernier dans ses bras, le remercier et, les larmes aux yeux, l’embrasser très fort. Décidément, il faisait bien doux ce soir de novembre à Londres.

M. Afroukh
12/2/2004

Source:

http://www.amazigh-quebec.org/wwwpages/rubrique.asp


Liberté 13 octobre 2004
Village berbère au cœur du Delémont suisse
Du Jura au Djurdjura
Par Tahar Houchi

       La ville de Delémont, capitale du Jura, dernier canton suisse, a accueilli dernièrement le chanteur Idir pour un concert prévu dans le programme d’animation socioculturelle riche et varié, intitulé “Le village berbère”.

     Durant cette manifestation avec pour point de mire le concert d’Idir, le public a eu droit, en plus des classiques stands culinaires, à une belle exposition sur la culture et l’histoire des Berbères, montée par le musicien et graphiste algérien Bachir Nacir, à des contes berbères animés par la Suissesse Marie Lurisi et à un espace de rencontre et de discussion dans la cour du château de la ville.
     La rencontre, organisée par le Centre culturel régional de Delémont, situé à la frontière entre les parties romande et germanique qui ont rejoint officiellement la Confédération helvétique en septembre 1979 et regroupant une minorité francophone, entre dans le cadre d’un programme musical annuel qui tourne autour des musiques “d’ici et d’ailleurs”. L’un des points forts de cette saison est la présence d’Idir. Noirjean, responsable de l’organisation au CCRD, explique les objectifs de la rencontre : “Il est vrai que dans notre région, il n’y a pas beaucoup de Berbères, mais nous avons pris le risque de nous investir là-dessus, car nous avons voulu, d’une part, honorer Idir et, d’autre part, faire découvrir la culture et l’histoire des gens qu’il chante à nos citoyens.” Tout en affichant la joie que lui procure le succès de son initiative, Noirjean ne cache pas sa surprise de voir plus de 500 personnes assister au concert et dont la plupart sont des Kabyles qui ont parcouru de longues distances pour arriver dans les montagnes jurassiennes. En effet, il y a de quoi manifester son étonnement surtout quand on sait que les villes d’où ils sont venus sont très loin de Delémont et que les manifestations culturelles n’y manquent pas. En réalité, au-delà de l’attrait évident que suscite la personne d’Idir, cela s’explique par deux autres raisons. La première, c’est qu’une bonne partie des présents fait partie du réseau de l’Association des Kabyles de Suisse, présente avec un stand, qui a participé à l’élaboration du programme et qui a fait un bon travail de communication. La deuxième est le fait que le Jura partage certains aspects avec les Berbères, notamment ceux des montagnes qui s’y sont sentis chez eux. Ils y ont retrouvé la simplicité de la vie, la chaleur humaine, la rudesse de l’environnement et surtout la fierté et l’attachement des Jurassiens à leurs langue, culture et identité. On devait appeler cette fête “Du Jura au Djurdjura” résume un jeune fan d’Idir. Il ne croit pas si bien dire, surtout quand on sait que la manifestation a été couverte par la Chaîne II dans son émission “Nuva g-aghrivan” qui a donné la parole à quelques personnes qui se sont exprimées en direct.

T. H.

Source:

http://dzlit.free.fr/idir.html

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