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Zighcult
5 octobre 2005

Le Maroc

Quelques données de présentation
Le Maroc est le plus occidental des pays du Maghreb ("l'Occident", c'est-à-dire le couchant des Arabes). Situé à l'angle Nord-Ouest de l'Afrique, il est également au contact de deux espaces maritimes majeurs : l'Océan Atlantique à l'Ouest et la Mer Méditerranée au Nord. Sa superficie (450 000 km2) est un peu inférieure à celle de la France si l'on ne comptabilise pas la région méridionale du Sahara occidental en guerre de sécession. Avec plus de 27 millions d'habitants, le Maroc peut être considéré comme relativement peuplé puisqu'il se situe au 9ème rang des états africains. Sa population est dans son immense majorité de confession musulmane. Ses villes principales sont: Rabat, Casablanca (ou Dar al Beida), Fes (ou Fez) Marrakech, Agadir

Histoire
- Les Berbères représentent les plus anciens habitants de la région du Maroc, qu'ils ont occupée sans y créer d'unité ni d'état, mais en conservant leur organisation en tribus indépendantes.
- Toutefois, très tôt dans l'Antiquité, de nombreux peuples ont pris pied dans cette région en raison de sa position commerciale avec l'intérieur du continent africain. Ce furent d'abord les Phéniciens (qui à la même époque fournissaient au roi Salomon les matériaux du Temple de Jérusalem, de l'autre côté de la Mer Méditerranée, en Israël), puis les Carthaginois, enfin les Romains du Ier au Vème s. de notre ère. C'est dans le cadre romain que le christianisme se répand au Maroc, de façon assez superficielle d'ailleurs puisqu'il ne touche que les villes. Au Vème s, les Byzantins reprennent à leur compte les positions romaines à la chute de l'Empire.

- Survient alors l'événement qui va profondément bouleverser le cours de l'histoire marocaine : l'apparition de l'Islam en 622 après J.C.. Dès la fin du VIIème s. ap. J.C., les soldats arabes propagateurs de la nouvelle foi envahissent la région du Maroc, y convertissent les Berbères et font du lieu une base pour la conquête de l'Espagne toute proche et de l'Europe. Le Maroc n'existe toujours pas comme état : il n'est alors qu'une partie de l'immense empire musulman dont le centre est situé au Proche Orient (à Damas puis à Bagdad).

- Durant la période qui correspond à notre Moyen-Age, plusieurs dynasties de souverains berbères musulmans se succèdent dans la région marocaine (en particulier les Almoravides, les Almohades et les Mérinides), mais aucune d'elles ne parvient à unifier le pays politiquement. Cette période correspond toutefois à l'apogée d'une civilisation extrêmement raffinée, dont les joyaux que constituent Fès et Marrakech témoignent encore.

- C'est des mains des Arabes que naît véritablement le Maroc : en effet dès le XVIème siècle, deux dynasties arabes se succèdent au pouvoir : les Saadites puis surtout les Alaouites depuis 1650 jusquà aujourd'hui. Cette dernière dynastie parvient en effet à fonder l'Etat marocain en imposant son pouvoir sur les différentes régions et en contrôlant les frontières. En tant que descendants directs du Prophète, les souverains Alaouites successifs prennent le prestigieux titre de "commandeur des croyants", qui renforce leur autorité.

- Cette première période de l'existence nationale du Maroc est interrompue par l'expansion coloniale des pays européens à la fin du XIXème s. En 1912, le Maroc est tout simplement partagé entre l'Espagne et la France, qui obtient la plus grande partie de son territoire. Pendant 45 ans (1912-1956), la colonie marocaine connaît une incontestable modernisation, mais également (surtout ?) une domination politique, raciale et culturelle, ainsi qu'une exploitation économique très poussées.

- En 1956, l'indépendance est obtenue à moindre frais par le souverain Mohamed V, père du Maroc moderne, auquel succède rapidement son fils Hassan II (1961-1999). C'est ce dernier qui, de façon très autoritaire, façonne le Maroc actuel : une monarchie constitutionnelle qui accorde des pouvoirs très étendus au souverain. A sa mort en 1999, son fils Mohamed VI lui succède.

Situation actuelle
Quelles sont les difficultés du Maroc aujourdhui ? Au niveau politique, la question des droits de l'homme et de la démocratie a été souvent soulevée, en particulier au sujet des méthodes policières sous le règne d'Hassan II. D¹autre part, la situation du Sahara occidental s¹enlise : cette ancienne colonie espagnole située au Sud du Maroc a été envahie sur l¹ordre d¹Hassan II en 1975, mais ses habitants refusent obstinément la tutelle marocaine et réclament leur indépendance. La question est d¹autant plus épineuse que leur armée de libération (le Polisario) est financée par les généraux algériens, les rivalités maghrébines ( entre le Maroc et l¹Algérie) demeurant très vives. Un référendum sur l¹indépendance de cette région, prévu depuis 1997 par l¹ONU, n¹est toujours pas d¹actualité. Le nouveau souverain marocain, le roi Mohammed VI hérite donc d¹un problème très sensible à résoudre.
Au niveau économique, le Maroc est un pays en voie de développement dans une situation précaire. Malgré quelques secteurs prospères (l'agriculture céréalière et celle des agrumes, l'industrie liée aux engrais phosphatés, et bien sûr le tourisme en plein essor), l'ensemble de la production, dominée par l'artisanat (objets, décoration) et l'agriculture vivrière, reste archaïque. Ce retard explique en partie le développement de la production de haschich (le "kif"), illicite mais beaucoup plus lucrative que les secteurs traditionnels. Le PNB par habitant est faible (richesse produite = 1260 $ par an), mais ne le met toutefois pas au rang des pays les plus pauvres de la planète (comme le Soudan ou le Mozambique) : aujourd'hui le Maroc est un pays pauvre à développement économique lent et fragile. Au niveau social, les conséquences du retard économique sont évidemment lourdes : L'Etat marocain, très endetté, ne peut assurer à la population des conditions de soins médicaux et de scolarité suffisantes : 50 % des Marocains sont analphabètes, 30 % vivent en dessous du seuil de pauvreté. Si l'on considère l'Indice de Développement Humain (IDH), un calcul qui prend en compte la richesse d'un pays ainsi que ses conditions de vie, le Maroc occupe le 119ème rang mondial. Mais il y a toutefois des raisons d'espérer! Le Maroc possède en effet des atouts prometteurs:
50 % de la population marocaine est âgée de moins de 20 ans aujourdhui : ce dynamisme exceptionnel, s'il laisse augurer de grands problèmes, notamment au niveau scolaire, demeure un formidable potentiel de croissance et de changement. Un pays jeune est un pays qui a de l'avenir!
D'autre part, l'arrivée d'un nouveau souverain lui-même jeune (Mohamed VI, 36 ans) représente une réelle opportunité de modernisation et d'ouverture. Riche de son passé, riche aussi de son avenir ; mais endetté et pauvre aujourdhui: tel est le Maroc. Plusieurs visages qui témoignent d'une situation complexe et contrastée, loin du misérabilisme, mais loin de l'optimisme aussi.

La dette de la France ?
Non, ce n'est pas une faute de frappe, vous avez bien lu ! Que le Maroc soit endetté, tout le monde en convient, mais la France, 4ème puissance économique mondiale, n'a t-elle pas, d'une certaine manière, une dette envers le Maroc ? Réfléchissons un instant:
Pendant les 45 années de domination coloniale, la France, après s'être installée (de quel droit ?) au Maroc, a utilisé ce pays au profit de son enrichissement et de son rayonnement dans le monde. Le Maroc a donc contribué au rang qu'elle occupe actuellement.
D'autre part, pendant les différents conflits que la France a menés durant cette période (Première et Seconde Guerres mondiales, guerres coloniales), Des milliers de Marocains sont "morts pour la France" (34 000 entre 1914 et 1918 uniquement), sans compter les blessés ni les invalides. Et notre histoire officielle les a largement oubliés : pourtant, qui pourrait calculer à sa juste valeur le don de ces Marocains (et de ces Sénégalais, ces Congolais, ) "morts pour la France" en Indochine par exemple, à 15 000 km de leur pays ?
Enfin, lorsque l'économie française s'est fortement développée dans les années 1960, nos entrepreneurs ne sont-ils pas allés chercher des bras laborieux au Maroc pour compenser la pénurie de main d'¦uvre nationale ? Ces 600 000 Marocains de France issus de l'immigration suscitée par la France ont donc aussi contribué à la réussite économique de la France.
Trois questions en guise de conclusion : une dette se résume-t-elle à un alignement de chiffres ? N'y-a-t-il pas de dettes humaines ? La responsabilité du peuple français n'est-elle pas engagée ?

Ambassade de France au Maroc

Regards d'ensemble sur le Maroc


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