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Zighcult
22 mars 2006

Algérie: Aux rencontres «échos de plumes» au TNA, Hadjira Oubachir oppose la rime au machisme

La Tribune (Algiers)

Ainsi, Echos de plumes a ouvert cette brèche afin de donner la parole aux femmes de lettres, aux poétesses et à des artistes peintres».

Dans ce cadre, les personnes présentes ont pu apprécier la sensibilité et le talent de Hadjira Oubachir à travers la déclamation de plusieurs poèmes en français et tamazight.

La poétesse confiera à l'assistance qu'elle avait écrit son premier poème à l'âge de douze ans afin d'exprimer sa révolte contre les privilèges dont bénéficiait son frère. Depuis, la révolte féminine demeurera l'un des thèmes récurrents de ses poèmes, à l'instar de ceux qu'elle a déclamés, tels que Je ne suis pas ton objet, écrit en 1978 et chanté par le groupe Djurdjura, et un autre plus récent écrit en janvier 2006, Je t'aime et je te hais qui dépeint les femmes victimes de mensonges et de violences.

A ce propos, Hadjira Oubachir expliquera qu'elle est «née pendant la révolution et après la mort de mon père chahid, j'ai subi la situation de fille de chahid vivant dans la misère dans l'Algérie indépendante. Ma mère privilégiait toujours le seul garçon de la famille. Malheureusement, aujourd'hui, ce schéma continue de se reproduire même dans les familles dites intellectuelles.

C'est pour cela que j'oeuvre toujours à défendre les droits de la femme car je vois trop d'injustice concernant les femmes qui vivent dans mon entourage». A propos de la langue d'écriture, la poétesse souligne qu'auparavant elle écrivait en tamazight puis traduisait ses textes en français. Mais, depuis une dizaine d'années, elle a commencé à écrire directement en français, à l'exemple du poème en hommage à Jean Amrouche qu'elle a déclamé lors de cette rencontre.

Elle a toutefois souligné qu'elle était ouverte à d'autres formes d'écriture telles que l'arabe si cela lui était possible et si le thème d'inspiration l'exigeait. La poétesse a aussi écrit de nombreux textes de chansons pour le groupe Djurdjura et le chanteur Menad. Elle a également fait du cinéma -elle a interprété le premier rôle féminin dans Machaho de Belkacem Hadjaj-, de la radio en animant dès les années quatre-vingt plusieurs émissions culturelles radiophoniques. En ce moment, elle est sur les ondes tous les samedis soir, dès 21h, pour l'émission «Lounja, voix de femme» où elle accueille des artistes et des personnalités de la société civile.

Mais, l'un des plus grands projets que cette femme de talent entend concrétiser est la réalisation d'une comédie musicale intitulée les Genêts de l'amour, un projet qui avait eu une réponse favorable du Commissariat de l'Année de l'Algérie en France mais qui n'a pu voir le jour faute de soutien financier.

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