Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Zighcult
22 mai 2006

Conte de Hmou Unamir.

Le conte de Hmou Unamir, dans un premier temps présente plusieurs versions, comme la plupart des contes, vu que c'est une des trois caractéristiques du conte en général.

Ces trois caractéristiques se présentent comme suit:

1- L'Oralité: le conte appartient au patrimoine oral.

2- La fixité relative: C'est le fait qu'un conte se retrouve adapté d'une région à une autre, de sorte à garder un schéma actantiel majeur, bien les détails mineurs puissent être altérés, et donc présenter plusieurs variantes.

3- Récit d'une fiction: Le conte est un récit imaginaire, qui appartient à la mémoire collective.

Quant aux versions qu'on retrouve de Hmou Unamir, on peut en citer trois en nous appuyant sur un seul détail qui change, ou plutôt un seul personnage:

Dans la version supposée, "originale", l'action se présente comme suit:

Tanirt, pour épouser Hmou Unamir, a exigé une maison, caractérisée de sept portes, de sorte à ouvrir l'une pour se retrouver face à l'autre.

Tanirt y habite pendant un certain temps, mais la mère de Hmou Unamir, qui ignore l'existence de tanirt, va soit s'en rendre compte, soit être informée.

C'est là le détail pertinent de plusieurs versions:

1- Lqendil:

Cette version rapporte que Hmou Unamir et Tanirt, pour éviter de se faire remarquer, mange dans un même coté du plat de nourriture. De sorte à feindre qu'une seule personne a mangé du plat.

Un jour, lqendil à cours d'huile s'éteint, et Hmou Unamir et Tanirt, laisse la trace que deux personnes ont mangé du plat, ce qui confirme les soupçons de la mère, qui par suite s'attaquera à Tanirte.

2- Le diable:

Cette version est celle chantée par Wahrouch, on peut comprendre une influence de la part de la religion.

Dans cette version le diable se métamorphose en humain et informe la mère de l'existence de Tanirte.

3- Hasard:

La troisième version rapporte que Hamou Unamir avait l'habitude de garder le trousseau de clé avec lui, un jour en partant à la chasse, il l'oublia, et sa mère le trouva et ouvra toutes les portes une après une, pour tomber sur Tanirte.

Ce sont les trois versions que je connais, mais il  y en a sûrement d'autres!

Le conte de Hmou Unamir présente des caractéristiques très intéressantes, qui le situe parmi le répertoire mondial des contes, tout en lui donnant une place assez honorable.

Le Héros:

Si tout conte a forcément besoin d'un Héros, Hmou s'accapare cette tache qu'il remplit à merveille, n'hésitant pas à consacrer plus de trente-cinq ans de sa vie à la recherche de son amour. Il n'hésitera encore moins à défier les cieux, et les traverser à l'aide d'Igider, bien que sa fin soit tragique, ce héros représente la quête pour l'amour, au-delà de tout obstacle, puisse-t-il paraître impossible.

Le personnage merveilleux:

Si l'on est accoutumé à rencontrer au sein des contes français des personnages défiant toute nature, dont à la fois la force, les pouvoirs magique, sortent de l'imaginaire, à l'instar des Fées, des Nymphes, des Nains, des Gnomes, des Dragons, des Géants, des Lutins, des Sirènes (etc..); et bien le conte ne manque pas non plus d'originalité. Celui de Hmou Unamir, nous présente, Tanirt, un ange, tant par la beauté que par nature, elle descend du septième ciel pour subtiliser le cœur de Hmou Unamir, et s'envoler au-delà des cieux, aux frontières des mondes.

Tanirt, l'ange, est une influence de la religion islamique, qui fait d'ailleurs de la croyance aux anges entre autres, un élément primordiale et un de ses percepts. Donc nous pouvons très bien imaginer son influence sur la mémoire collective, au point d'y frayer un chemin pour se graver au sein de ses contes.

Tanirt, est le seul personnage merveilleux du conte, bien qu'elle ne fasse pas usage de ses pouvoirs, si l'on suppose

quelle en possède ? Elle démontre sa particularité, non seulement en pouvant parcourir les cieux, chose pas très gratifiant sachant qu'on parle d'un ange, mais surtout elle se métamorphose en pigeon, peut être est ce là un réel aperçu de sa particularité?

Métamorphose:

Si les contes français ne tarissent pas sur les métamorphoses, surtout si l'on se réfère à Mme d'Aulnoy, qui nous présente un éventail de personnages, qui sortent d'un temps autre que le sien, voire d'un monde autre que le nôtre. nous citerons, le Nain jaune, Babiole, Le mouton etc..

Pour Tanirt, son unique transformation consiste à se métamorphoser en pigeon pour pouvoir accéder au septième ciel, chose assez bizarre, dans la mesure où Tanirt est supposé être un Ange, donc de facto peut voler!

Les animaux qui parlent:

Avant de d'aborder ce thème, rappelons que les amazighs ont une croyance très primitive, qui remonte aux religions animistes et panthéistes, à savoir qu'ils croyaient qu'à un moment de l'histoire, il y a bien longtemps de cela, les créatures parlaient, toutes les créatures, les animaux, les pierres, les arbres, les insectes etc..

On retrouve donc tant dans le conte amazigh, que dans bien d'autres répertoires ces animaux qui parlent, nous pouvons en illustrer trois exemples de trois cultures différentes bien que rapprochées, sans nier une éventuelle influence l'une sur l'autre:

1-Les contes amazighs: Nous retrouvons surtout les contes de 3ami Boumhend, cet animal doué d'une intelligence et qui a travers ses péripéties parvient à berner ses opposants, à la fois entre l'hilarité  et le sérieux de la morale, le conte amazigh dévoile tout un éventail de contes, donc les heros-animaux s'alternent au plaisir de l'auditeur.

2- Les contes arabes:

Le livre de Kalîla wa Dimna, nommé également Fables de Bidpaï, est une compilation de fables indiennes traduites en arabe par Ibn al-Muqaffa' vers 750. Destiné à l'éducation morale des princes, ce recueil a pour héros deux chacals nommés Kalîla et Dimna. 

Le premier manuscrit (arabe 3465), probablement copié en Syrie vers 1220, est caractéristique de la période classique tandis que le second (arabe 3467) est exécuté vers 1350 sous les Mamelouks.

"Kalila wa Dimna" présente un éventail de contes orchestrés par des animaux, avoir un but avéré, qui non seulement s'étend à la morale, mais surtout à la politique.

3- Les Fables de La fontaine:

C'est en 1668, le 31 mars que Jean de la Fontaine fait paraître son premier ouvrage : « Les Fables Choisies ». Ce recueil contient 124 fables réparties en 6 livres. Dédié au Dauphin, il obtient un succès éclatant. Jean de la Fontaine est alors âgé de 47 ans !

Il publiera ensuite régulièrement de nouvelles fables jusqu'à l'age de 72 ans. Son dernier recueil paraît en 1693, le 1er septembre. Il reprend des publications antérieures et dix fables inédites.

Les fables de La fontaine, présente des fables, qui relatent des histoires d'animaux qui, tout comme Kalila wa Dimna, dont La fontaine se serait inspiré, passe de la morale au politique.

Quant à Hmou Unamir, le conte présente deux animaux qui doués de parole, il s'agit du fidèle destrier de Hmou Unamir, son cheval, et de Igider, qui tout comme son cheval le portera au septième ciel.   

                                                                                posté  Par Takfarinas.

Publicité
Commentaires
Publicité
Albums Photos
Publicité