Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Zighcult
9 juin 2006

Musiques- Printemps de la chanson- Taha- Fête de la mélomanie 06

Salle Ibn Khaldoun- Printemps de la chanson
Sous l’ombre d’El Anka

Dans le cadre du printemps de la chanson chaâbi initié par l’Etablissement arts et culture, la salle Ibn Khaldoun à Alger a abrité lundi dernier un concert de la chanson chaâbi animé par Rédha Doumaz, Djamel Chaïb, Abdelkader Chercham et Abderrahmane El Qobbi.

L’orchestre est dirigé par El Hadi El Anka. Ces artistes ont gratifié le public d’une soirée agréable qui rappelle les prestations magistrales du maître Hadj M’hamed El Anka. Le chanteur Rédha Doumaz à entamé la soirée avec du medh, pour ensuite enchaîner avec d’autres chansons qui suscitent de la nostalgie. Suit Djamel Chaïb, qui a interprété entre autres, « Lahmam liwalftou mcha aâlia » dans le style El Anka. Il cède la scène à Abdelkader Chercham (un élève d’El Anka). Ce dernier, à l’instar de ses prédécesseurs, a subjugué le public notamment avec « El Harraz » et « Manaâref loukan naâraf... manaâcheqch rani sgheyer ». Des chansons qui se savourent dans la sérénité pour pouvoir mieux les apprécier. La soirée s’est achevée avec Abderrahmane El Qobbi qui commence avec une qacida du genre medh, marquée par des changements de rythmes qui transportent les spectateurs comme dans un rêve, d’un air à l’autre, sans marquer la moindre coupure. Aussi, dans une autre chanson, il use d’une procédure rythmique qui consiste à déplacer et à prolonger un ton faible pour ensuite passer à un ton fort. El Qobbi termine avec “Abqaw aâlakhir”, annonçant ainsi la fin du concert.

Amnay Idir


Rachid Taha clôture le Festival européen


Un rocker dans La Casbah
Après une longue absence, loin de l’Algérie - sa dernière visite remonte à 1990 et son dernier spectacle date de 1984, alors membre du groupe Carte de Séjour (Khoukhoumanie) - Rachid Taha s’est enfin produit à Alger, au sein de l’espace Agora de Riadh El Feth, mercredi soir.


Malgré un ciel gris, un vent glacial, un froid « cinglant » et une sono défaillante (vraiment un son pourri, une frustration !), Rachid Taha a donné lui-même en offrant un concert gratuit, généreux et chaleureux chauffant à blanc un public restreint (car l’on ne s’est pas bousculé au portillon). Donc, un showcase en plein air ! Les présents n’avaient pas tort, ils étaient des privilégiés. C’est un Rachid Taha arborant un costume vert, portant une chemise et des lunettes noires, une cigarette de travers à la Gainsbourg (pas écolo) et puis ce côté flegmatique, très laid-back qu’on lui connaît. La pop attitude, quoi ! Aussi, transportera-t-il son bon public avec Chouf, Yemma Semhili (d’après Rachid Taha, ce titre a été plagié par Carlos Santana sur l’album Supernaturel, le titre s’appelle Migra, une ressemblance flagrante), Meftuh, Abdelkader Ya Boualem (remember le trio solaire 1, 2, 3... avec Khaled et Faudel), Medina, une plage urbaine, « rurbaine et suburbaine » parlant de déracinement et d’exil intérieur. Du coup, les jeunes ont investi le dancefloor pour s’éclater sur un beat rock-raï-berouali-électro. « Allez, on fait un spécial mix Alger nouvelle version) », encouragera-t-il ses hôtes. Il compulsera pour la circonstance son Diwan (album) avec Ben’t Sahra, une reprise dont l’auteur est Khlifi Ahmed. « A l’étranger, on croit que l’Algérie n’a que du gaz et du pétrole. Mais il y a aussi la jeunesse, des belles femmes, ma musique et la culture... », commentera-t-il. Et puis suivront El Men fi de Akli Yahiaten auquel il fera une « big dédicace » tout en ayant une pensée pour cheikha Rimitti. Il n’oubliera pas le grand maître du chaâbi Dahmane El Harrachi en lui réservant la part du lion avec la fameuse reprise de Ya Rayah (l’ayant révélé au monde entier) et Ach Dani. Ce tribute (hommage) sera célébré en a cappella dans une bain de foule et de jouvence. Rachid descendra sur la piste de danse pour communier, chanter en chœur, se prendre en photos-souvenir, serrer des mains et ce, dans un karaoké grandeur nature. « Fi khatar Dahmane, Rimitti et tous ceux qui sont morts », révélera-t-il. Avec Habina de Farid El Attrache, il exécutera une figure du style du tarab el arabi qui lui est cher et avec Ida, il imprégnera l’auditoire avec du raï pionnier de Messaoud Bellemou. Mais Avec Rock the Casbah, du groupe britannique mythique de punk-rock Clash, un titre issu de son dernier album tekitoi, Rachid Taha enflammera son public avec un rythme pop-rock-baladi orientalisant (produit par Steve Hillage, le producteur de 1, 2, 3 Soleil). Il y a quelques jours, il nous avait confié que « Mick Jones (ex-membre de Clash) trouvait cette nouvelle version meilleure que la leur ». Il bouclera la boucle avec Indie émaillé d’un rap poétique, philosophique, académique et arabisant de Abou Nouass en l’interprétant avec un petit garçon (sa guest star) et pour le remercier, il lui offrira ses lunettes (pour encourager la graine de star). Toutefois, Rachid Taha, selon toute vraisemblance, a évité de chanter Hasbouhoum et Safi qui sont des titres pamphlétaires contre les régimes du monde arabe (politiquement correct oblige !). En guise d’au revoir, il dira : « Merci Alger, à bientôt inch’Allah. Je sais que c’est difficile, mais le combat continue ! »

tekitoi/Rachid Taha 1 CD/Barclay, Universal (2004) - Site 

source



Blida. Clôture des Journées du haouzi
Fête de la mélomanie

Blida a vécu durant la dernière semaine de mai au rythme de la musique andalouse style haouzi au niveau de la salle du parc de loisirs familial.

Précédées par les Journées du chaâbi au niveau du jardin Patrice Lumumba avec notamment les passages de MM. Kassoum, Doumaz, Aliouet et Meskoud, les journées du haouzi ont accroché aux sièges les connaisseurs et habitués du genre, comme elles ont permis à d’autres de découvrir un style qui avait inscrit ses lettres de noblesse en ces lieux mêmes durant le milieu des années 1990. A El Hadj Mohamed Tahar El Fergani qui avait clos en apothéose la première journée, a succédé à Chafik Hadjadj de Sidi Bel Abbès qui reviendra sur scène à la demande du public jusque tard dans la soirée de clôture. Des journées pleines où les familles ont redécouvert le plaisir de sortir en groupes et se rencontrer dans l’ambiance musicale. De jeunes associations ont eu le privilège de côtoyer les anciennes. Ainsi, celle de H’sine avec comme chef d’orchestre le professeur Longo Nouredine, El Moutribia dont le vice-président, M. Damerdji, trouve qu’il n’y a pas assez de programmation pour les associations. Le président d’El Bachtarzia de Koléa, par contre, s’inquiète de « l’effort à accomplir pour la protection du patrimoine à travers la future fédération regroupant les associations » et de là multiplier les sorties artistiques. Il sera appris que le maximum de programmation ne dépasse pas la dizaine, alors qu’elle-même avait organisé quatre manifestations dont la dernière à la mémoire du regretté Bellouti, avait duré 5 jours, grâce à l’aide de la wilaya de Tipaza et de la commune de Koléa. Par contre, M. Hamdi, président de l’association Gharnata de Tlemcen, regrette l’absence « pour la première fois » du Festival de la musique andalouse de Tlemcen. « C’était au tour du ministère de la Jeunesse et des Sports de l’organiser, parce que c’est en alternance avec l’APC, mais la 27e édition n’aura pas lieu cette année. » M. Hamdi se montrait quelque peu peiné, mais s’enthousiasmera à l’évocation du quotidien de l’association. Son constat est négatif avec « le désintéressement à la culture, l’absence de subvention, quand il est nécessaire de fonctionner avec un minimum de 50 millions de centimes. » Un costume vaut dans les 15000 DA et un jeu de cordes pour le luth atteint 1500 DA. Ce qui explique le statut d’amateur des troupes qui ne peuvent survivre que par la grâce de l’Etat ou par le mécénat qui exige un sens du managérat. Aucune association ne disposait d’un dépliant présentant ses membres et laissant ses coordonnées. Autre phénomène de l’amateurisme de cet art, l’absence de communication et d’échanges entre les différentes associations. Ainsi, la seconde vice-présidente d’El Moutribia, Mme Brahim Dalila, révèlera que l’association n’était pas au courant de la tenue de l’assemblée constituante de la fédération des associations à Tipaza au début d’avril dernier, qu’elle n’avait appris la nouvelle que par la suite par des associations venues d’Oran. Les familles blidéennes étaient cependant contentes et heureuses de renouer avec leur genre musical préféré. Omar Gribi, poète qui a tant donné au chaâbi, était remarqué dans la salle où s’était produit également Ismaïl Hakem qui ne cache jamais son plaisir d’être à Blida, ville de son idole de jeunesse Dahmane Benachour. Les prochaines journées porteront, sans doute, le nom de ce dernier. On pense déjà aux journées de la musique andalouse pour enfants, organisées du 8 au 12 juin au centre Khedioui de la cité Bounaâma de Blida.

A. Mekfouldji

Publicité
Commentaires
Publicité
Albums Photos
Publicité