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Zighcult
8 janvier 2007

Déclaration du Réseau Amazigh pour la Citoyenneté à l’occasion du 58ème anniversaire de la Déclaration Internationale des Droits

autour de la situation des droits linguistiques et culturels amazighs au Maroc pour l’année 2006

63, Rue Kadi Ayyad- Diour jamaâ- Rabat-Maroc

Téléfax: 00212 37 200   211 ou 0021237726313 - E.mail : azettamazighe@yahoo.fr
Site web: www.reseauamazigh

   Déclaration du Réseau Amazigh pour la Citoyenneté à l’occasion du 58ème anniversaire de la Déclaration Internationale des Droits de l’Homme, autour de la situation des droits linguistiques et culturels amazighs au Maroc pour l’année 2006

Le Bureau Exécutif du Réseau Amazigh pour la Citoyenneté, au moment où il commémore le 58ème anniversaire des droits de l’Homme, saisit cette occasion pour féliciter tous les mouvements démocratiques qui luttent pour les droits humains et des peuples, et qui sont convaincues qu’un autre Maroc et un autre Monde des droits humains sont possibles. Il lance par la même occasion un appel pour toutes les actrices et acteurs oeuvrant dans le domaine des droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques, pour se solidariser avec le mouvement associatif démocratique amazigh.
Etant conscient de la signification que porte cette journée internationale en tant qu’une occasion éternelle au sein de l’histoire de l’humanité cherchant sa liberté et son émancipation et bénéficiant de tous ses droits linguistiques, culturels, sociaux, économiques et écologiques sans aucune discrimination sous prétexte de langue, de race, de couleur, ou d’appartenance politique, le Réseau Amazigh pour la Citoyenneté dresse un bilan global de la situation des droits linguistiques, culturels, sociaux et économiques amazighs durant l’année 2006.

I- les indices positifs concernant la situation des droits linguistiques, culturels, sociaux et économiques amazighs :      

Confirmation de quelques autorités, institutions et organisations et instances politiques, associatives et syndicales au Maroc, du fait que la langue et culture amazighes constituent une composante majeure de l’identité nationale marocaine ; et que la question de la promotion de l’amazighité est une obligation nationale. Et que l’Amazigh reste la langue de tous les marocaines et de tous les marocains sans exception. Même si ces confirmations ne se manifestent que sous forme de discours et de travaux académiques qui n’arrivent jamais à se présenter de manière claire et courageuse. Il ne s’agit donc, que de volontés et d’ambitions confrontées par la prédominance de certaines mentalités panarabistes qui détiennent les principaux sièges au Gouvernement, au Parlement et à toutes les administrations publiques.
La conscience envers les droits linguistiques et culturels amazighs continue de s’ancrer chez les individus et au sein des institutions et organisations au Maroc ; ainsi, des revendications de l’action amazighe ont trouvé des réponses relatives, ce qui a renforcé le principe de fierté chez les Imazighen à l’égard de leur identité et de leur culture ; et ainsi participer à l’échec des politiques de marginalisation et d’arabisation menées par les autorités pendant plusieurs décennies et soutenues par les partis politiques panarabistes. Ces politiques ont été également contrées par un large mouvement amazigh actif et militant constitué par l’ensemble des associations amazighes démocratiques et indépendantes qui ont retrouvé leur place naturelle auprès des mouvements démocratiques contestataires à l’échelle mondiale. La crédibilité et le militantisme des associations amazighes se résident dans leur action qui prenne en considération les chartes et conventions internationales relatives aux droits humains dans leur globalité et dans leur universalité.
Des initiatives importantes ont été conçues par des instances politiques et des journaux : ainsi, les termes racistes et discriminatoires à l’égard des Imazighen commencent à abaisser ; l’écriture amazighe « Tifinagh » commence à apparaître à travers les noms et articles de certains journaux et au niveau de certaines institutions et organisations ; ce qui constitue une grande reconnaissance de l’amazighité de leur part.
Le gouvernement du Maroc a entrepris des actions en rapport avec la culture amazighe au niveau des moyens de radiodiffusion et de télévision marocaines, mais cela ne répond pas suffisamment aux attentes des populations amazighes. Il s’agit globalement d’émissions en arabe ou en Français en l’absence d’aucune émission utilisant le tamazight comme langue de présentation et de sous-titrage.
Dans le secteur de l’enseignement et de l’éducation en langue amazighe, l’IRCAM et le Ministère de l’Education ont conçu un manuel scolaire pour la quatrième année de l’enseignement primaire. Toutefois, l’enseignement de tamazight se pratique en général à l’improviste, étant donné que seulement le manuel du premier niveau qui est enseigné dans la totalité des classes et des écoles où cet enseignement est introduit et que les dates fixées pour la généralisation et l’unification de cet enseignement ne sont plus respectées. La formation d’enseignants spécialisés en tamazight et l’enseignement de et par la langue amazighe reste la seule solution pour sortir de tel embarras.
Quant aux noms amazighs, quelques bureaux d’état civil dans diverses régions du Maroc ont accepté d’attribuer des noms amazighs à certains enfants de familles amazighes, après que leurs parents ont eu recours à la justice et aux organismes luttant pour les droits humains, mais certaines pratiques d’interdiction des noms amazighes continuent encore d’être appliquées dans d’autres villes et régions. Toutefois, la liste préconisée par la haute commission de l’état civil et l’absence de lois permettant l’utilisation des noms amazighs dans les dossiers d’état civil au Maroc, sont des violations dangereuses des droits de l’Homme et des actes réels de discrimination qui visent à éradiquer et à exterminer toutes les dimensions de l’identité amazighe.                  
 
II- la situation globale des droits linguistiques et culturels amazighs :

Malgré les procédures symboliques au niveau de la forme et du contenu, entamées par l’Etat du Maroc en vue de la promotion des droits linguistiques et culturels amazighs dans les secteurs de l’éducation et de l’information, la situation globale de ces droits reste intacte à cause des politiques de blocage de tout ce qui pourrait améliorer la situation de tamazight. Ce qui constitue une grave violation du droit à la différence, d’égalité entre les langues locales, du droit à la participation dans la gestion des affaires culturelles, sociales et économiques, du droit à l’opinion, à l’expression et du droit à parler en sa langue maternelle, et de la protection de son identité culturelle et civilisationnelle comme composante essentielle de la civilisation humaine internationale.
Le droit à la personnalité juridique et le droit au développement des ressources et compétences intellectuelles amazighes tel que cela est définis parmi les objectifs de la Convention Internationale pour le Développement Culturel. D’autant plus que l’élimination et la lutte contre toutes les lois et les formes et comportements relatifs à la discrimination à l’égard de tamazight.
Nous résumons dans ce qui suit les principales violations des droits linguistiques et culturels amazighs :

Le droit à la reconnaissance et au respect des droits linguistiques et culturels :

Le mouvement associatif amazigh lutte pour la reconnaissance de la langue Amazighe en tant que langue officielle du peuple et de l’Etat du Maroc à travers l’instauration d’une Constitution démocratique et laïque conformément aux législations internationales en vigueur relatives aux respect des droits des peuples et du droit à la diversité linguistique et culturelle.
La Constitution du Maroc ne reconnaît que l’Arabe comme étant la seule langue officielle du pays qui puisse bénéficier des moyens de l’informations et de l’utilisation au sein des institutions publiques ; de ce fait, le Tamazight qui est la langue la plus parlée au Maroc se voit marginalisée sur le plan politique officiel que ce soit à l’intérieur du pays ou au sein de ses organes à l’étranger.

Le droit à l’identité et à la personnalité juridique :
Les familles amazighes souffrent encore de l’interdiction des noms amazighs par les agents de l’état civil dans la plupart des communes et circonscriptions au Maroc ; le gouvernement marocain continue donc de violer les conventions internationales relatives aux droits humains (droits civiques et politiques) notamment le droit à avoir sa propre personnalité juridique ;
Les noms des lieux amazighs connaissent également la même politique de discrimination et de falsification, ainsi des noms de villages, de villes, de monuments historiques sont arabisés ou radicalement changés ; exemple : « Imi Ugadir » (Fam el hisn), « Achtuken » (chtouta)… le gouvernement marocain mène donc une politique qui vise à effacer toutes les dimensions de l’identité, du patrimoine et de la civilisation amazighes par la mise en œuvre d’une politique d’arabisation de l’être humain et de l’environnement amazighs.

La liberté d’opinion, d’expression et d’organisation :

L’article 9 de la constitution, l’article 8 de la Convention relative aux Droits Sociaux et Culturels ainsi que les articles 21 et 22 de la Convention relative aux Droits Civils et Politiques stipulent le respect du droit à l’opinion et à l’expression et à la création des associations, le droit à la circulation et à l’exploitation des lieux publics. Ces deux Conventions ont été signées et ratifiées par l’Etat du Maroc et publiées dans le journal officiel il y a plus de 25 ans.
Pourtant, l’année 2006 a vu des violations multiples de ces droits étant donné que la plupart des sections du Réseau Amazigh pour la Citoyenneté comme plusieurs autres associations diverses au Maroc n’ont pas encore reçu le récépissé de dépôt de leurs dossiers de constitution. Le droit à l’opinion et à l’expression, le droit à se manifester, à s’organiser et à se déplacer librement sont violés de manière habituelle par les forces et agents du ministère de l’intérieur qui exerce une grande pression contre les mouvements associatifs et contestataires dans toutes les régions du pays.

Le droit à l’information, à l’enseignement et à l’usage de sa langue maternelle au sein des institutions publiques :

L’absence de la reconnaissance constitutionnelle de l’Amazigh en tant que langue officielle du pays a permet aux autorités gouvernementales de continuer à appliquer des plans marginalisant la composante amazighe dans les secteurs de l’éducation, de l’information, de la justice et au sein des administrations publiques. Ainsi les populations amazighes se trouvent forcées d’apprendre et d’utiliser une langue qui leur est étrangère pour pouvoir communiquer avec les agents des administrations dont les amazighs sont également obliger à utiliser l’arabe dans toutes les discussions au sein des institutions publiques de l’Etat.
Aucune loi ne permet l’usage de la langue amazighe dans ces institutions et que seulement l’arabe y est permis car il est protégé par la loi (Dahir de l’arabisation, janvier 1965). Les Imazighen se voient ainsi marginalisés et exclus de la scène politique et publique alors qu’ils sont bel et bien dans leur propre pays.
Au niveau de l’éducation et de la formation, l’enseignement de langue amazighe rencontre des difficultés et des obstacles dus essentiellement à la non application des directives royales et ministérielles et à l’absence de volonté de démocratisation de la vie publique et du respect des droits culturels et linguistiques amazighs chez les tenants des pouvoirs au sein des gouvernements marocains ; tels gouvernements sont essentiellement issus des partis panarabistes dont l’objectif est de créer des pays arabisés dans toute l’Afrique du Nord.
Cependant, tous les programmes scolaires au niveau primaire et secondaire et aux facultés des lettres et des sciences humaines et juridiques sont dispensés en arabe, alors que les options scientifiques et économiques se passent généralement en français. De ce fait, les Imazighen sont obligés de suivre leurs études et formations dans une langue étrangère à la leur.

Synthèse des principales violations déscriminatoire  contre les  droits linguistiques et culturels amazighs au Maroc pour l’année 2006 :   

Les sections du Réseau Amazigh pour la Citoyenneté dans différentes régions du Maroc sont privées du récépissé de dépôt de leurs dossiers constitutifs par les autorités locales (Bouizakarn, Casablanca, Ifran Anti Atlas, Khémisset, Taghjijt, Tazagurt, Timulay, Tiznit…) ;
M. Ahmed Adghirni, Secrétaire Général du Parti Démocratique Amazigh Marocain, a été victime d’un grave attentat qui faillait lui coûter la vie, le 5 Octobre 2006 ; sa voiture a été bousculée par deux camions qui l’ont fait tomber sur le bord de la route qui mène de Rabat à Témara. Il a également été offensé et outragé par des paroles racistes et par des insultes et mépris de la part des policiers qui ont arrivés sur place juste après l’accident, alors qu’ils ont refusé de reconnaître la gravité de cet attentat et qu’ils lui ont enlevé les papiers de sa voiture ;
18 personnes ont été arrêtées lors des manifestations d’Ait Baâmran à Ifni le 4 Juillet 2006 alors qu’ils étaient en train de se manifester contre les politiques d’exclusion sociale et économique dont leur région a été victime. Ils ont été incarcérés et torturés par les agents de sécurité avant qu’ils soient finalement libérés par le tribunat de première instance de la ville de Tiznit sans établir de dialogue avec eux et sans répondre à leurs revendications ;
Des habitants de la région de Tata ont eux aussi été victimes des mêmes tortures et d’interventions barbares de la part des forces de sécurités alors qu’ils se manifestaient contre les augmentations illégales des prix des matières alimentaires de base ; des manifestations semblables ont été réprimées dans diverses régions du pays :Aguelmim, Tagant, Timulay, Taghejijt, Tazagurt, …;
Les déclarations du Directeur Général de la Société Nationale de Radiodiffusion et de la Télévision lors d’une conférence de presse où il a refusé d’accorder à l’Amazighité une large place au sein des moyens d’information audiovisuels au Maroc. Ceci est complètement en contradiction avec les responsabilités administratives et politiques qui lui sont allouées et que ce genre de déclarations n’est guère conforme à la loi n° :77.03 du Haut Commissariat de l’Audiovisuel et au contenu du cahier des charges signé par les principales chaînes audiovisuelles du pays ;
Les noms amazighs tel « Amazigh » que M. Omar Drouich voulait attribuer à sen enfant a été interdit le 10-02-2006 à Rachidia, de même pour plusieurs autres noms amazighs interdits tel que ceux interdits par le consulat marocain à Valence en Espagne pour des marocains amazighs.
La circulaire envoyée par le Ministre de l’Education aux Académies et Délégations du secteur de l’Education relative à la nomination des établissements scolaires par des noms de la civilisation arabo-musulmane, ce qui constitue également une discrimination à l’égard de la culture amazighe et une poursuite de la politique d’arabisation des lieux publics ;
Le jeune artiste amazigh Abdellah Buzndak a été interdit de participer à une émission de sélection de jeunes artistes organisée à Agadir, ville des Imazighen, par la deuxième chaîne de télévision marocaine sous prétexte que sa langue amazighe ne figure pas parmi les langues en compétition dans cette émission (arabe et français). Cependant, la langue amazighe et les jeunes artistes amazighs ne trouvent aucun moyen d’information qui puisse les aider et les encourager à montrer et à développer leurs talents ;
Arrestation par les forces de sécurité à Agadir, de M. Abdellah Sadik (Azenzar), supporter connu des équipes sportives amazighes, alors qu’il était en train de suivre la soirée culturelle en faveur de la tolérance organisée le même jour ; les agents de sécurité lui ont adressé des insultes racistes contre sa culture et des drapeaux et banderoles en amazigh qu’il portait sur lui ont été saisis ;
Des gaz lacrymogènes ont été utilisés à Aguelmim au mois de Février 2006 pour interdire une manifestation des populations marginalisées de cette ville ;
Un élève a été chassé de son école le 30-03-2006 à la ville de Laâyun sous prétexte qu’il portait des habits contenant des mots écrits en tamazight ;
Les associations Izuran, Imal et Afrak ont été interdites à Mast d’exercer leurs activités par le Pacha de Lakhsas et le Kaid de Mast, ce qui constitue une atteinte au droit d’organisation et de création des associations démocratiques et indépendantes ;
L’Association française NIZA, venu au Maroc pour présenter des pièces théâtrales dans différentes villes du Maroc a rencontré des difficultés dues aux pressions et interrogatoires répétitifs de la part de la gendarmerie de Mast ;   
Le site du gouvernement du Maroc "www.maroc.ma " a publié des informations faussées sur les populations amazighes du Maroc (nombre d’habitants et mode de vie) et sur la langue et culture amazighes ; ce site conçu en quatre langue (arabe, français, espagnol et anglais) sauf le tamazight qui est la langue la plus parlée par les marocains ;
La poursuite de la politique de l’arabisation de l’enseignement, des administrations publiques à travers l’implication des partis politiques et d’associations panarabistes pour la propagation d’un discours chauvin et raciste envers l’amazighité, la diversité et la différence et ce à travers l’usage de termes racistes qui exclue l’identité amazighe du Maroc « Maghreb Arabe, Monde arabe, pays arabo-islamique… ;
L’insertion de l’enseignement de la langue amazighe à l’école marocaine et au sein des moyens de l’information a connu un échec total à cause de la politique de l’arabisation des programmes scolaires et des obstacles liés à la persistance des mentalités arabistes au sein du gouvernement notamment au Ministère de l’Education et de l’Enseignement ;
Poursuite des politiques de confiscation des terres et de destruction de l’environnement amazigh par la création de zones protégées du porc sauvage qui a détruit l’homme et la terre dans la plupart des régions du sud du Maroc ;
Création d’une zone pour jeter des ordures ménagères près du village Tamellast à Agadir malgré les manifestations multiples des habitants. Une politique visant à privatiser le secteur du ramassage des déchets ménagers de la ville d’Agadir au profit des sociétés étrangères sans prendre en considération les droits sociaux et économiques des habitants qui se trouvent privés de leurs terres et leurs arbres d’arganier, sans oublier les dangers que tel projet constitue pour l’environnement ; ainsi 41 Hectares de terres cultivables seraient endommagées et 12367 arbres d’arganier classés par l’UNESCO parmi les patrimoines de l’Humanité seront détruits. Ce qui constitue encore une grave violation des lois nationales et des Conventions Internationale en vigueur.
Déscrimination a l’égare des femmes amazigh qui souffre  et mis en danger leurs droit a la vie et a la santé a cause de l’absence de la langue amazigh comme langue de communication dans les itablissement administratifs.

Partant de cette situation, le Réseau Amazigh pour la Citoyenneté réitère son appel pour :

Renforcer les outils de plaidoyer et de lobbying contre l’Etat du Maroc pour appliquer les recommandations faites par le Comité des Nations Unies pour les Droits Economiques, Sociaux et Culturels qui stipulent les procédures suivantes:
La nécessité de reconnaître l’Amazigh en tant que langue officielle du peuple et l’Etat du Maroc et le respect des droits linguistiques et culturels amazighs ;
L’enseignement et l’éducation de et par la langue maternelle des Imazighen ;
L’alphabétisation par l’intermédiaire de cette langue en faveur des jeunes et des personnes qui ont quitté ou qui n’ont pas été à l’école ;
L’instauration d’une Constitution démocratique et laïque qui respecte les droits des femmes et des hommes et qui lutte contre toutes les formes de discrimination figurant dans les lois en vigueur et leur conformité avec les lois et conventions internationales en la matière signées et ratifiées par l’Etat du Maroc.
Le respect des libertés publiques, le droit à l’opinion et à l’expression, le droit de création d’associations, d’exploitation des lieux publics, la liberté de se manifester et de se réunir, de se déplacer et de l’acquisition de la nationalité marocaine ; et ce, en révisant les lois en vigueur et leur adaptation aux conventions internationales. L’Etat devrait également remettre aux associations victimes d’abus de pouvoirs administratifs leurs récépissés de dépôt de leurs dossiers administratifs et de cesser d’appliquer les approches sécuritaires lors du traitement des différentes questions publiques ;
Reconnaître le droit des Imazighen et de l’Amazighité à une information audiovisuelle intégrale, publique, libre et indépendante, qui prenne en considération le principe de la diversité et de l’égalité entre les langues et cultures, la langue maternelle des Imazighen en tant que langue unifiée et standardisée, et qui conçoive des programmes ayant pour but de faire connaître et de promouvoir l’Amazighité, l’éducation aux droits humains et des peuples ;
Institutionnalisation de Tamazight à travers l’instauration d’Institutions publiques indépendantes qui auront pour responsabilité la standardisation et l’unification de la langue amazighe, l’archivage du patrimoine culturel, législatif et artistique national amazigh, et l’insertion intégrale de Tamazight au sein de la vie publique ;
Réforme des lois régissant le fonctionnement des bureaux de l’état civil au Maroc et leur adaptation aux conventions internationales des droits de l’Homme, de manière à autoriser la nomination des noms amazighs et permettre aux enfants amazighs d’acquérir leur personnalité juridique ; dans le même sens, l’Etat doit cesser d’arabiser les lieux et monuments historiques amazighs et de renommer ceux arabisés par leurs noms amazighs d’origine ;
Mettre en place une politique économique permettant : une justice sociale, une sécurité économique. L’emploi des jeunes diplômés chômeurs. L’annulation des politiques de privatisation appliquées aux principales Institutions publiques ; l’annulation de la tarification sur les soins sanitaires primordiaux. L’annulation des augmentations des prix des matières nutritionnelles de base, des coûts des factures d’eau et d’électricité, des taxes et des impôts massifs sur les salaires ; Permettre aux propriétaires originaires de récupérer leurs terres et d’indemniser les personnes victimes conformément aux lois en vigueur;
L’élimination de la discrimination touchant les artistes et créateurs amazighs dans tous les secteurs ;
L’intégration de Tamazight au sein de tous les secteurs de la vie publique en lui permettant d’acquérir la dimension de la langue de communication dans toutes les institutions publiques de l’Etat.
Enfin, le Réseau Amazigh pour la Citoyenneté renouvelle son soutien aux recommandations courageuses issues de la réunion de la Commission Onusienne pour les droits sociaux, économiques et culturels et exprime sa satisfaction pour la prise en considération du rapport parallèle du Réseau Amazigh pour la Citoyenneté présenté à cette Commission pour le but d’éclaircir certains points relatifs à la situation des droits culturels et linguistiques amazighs au Maroc.
Le Réseau Amazigh pour la Citoyenneté renouvelle également son soutien aux initiatives du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme visant à lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard de l’Amazighité. Et ce en appelant le gouvernement marocain à respecter et à mettre en œuvre les contenus et les procédures de la Convention Internationale relative à la lutte contre les formes de discrimination raciale et à déclarer l’Amazigh langue officielle de l’Etat et de la société dans la Constitution du Pays du Maroc.

Le Bureau Exécutif
Réseau Amazigh pour la Citoyenneté

    
Date : 2007-01-02

Auteur: Zahra Ouhssain

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