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Zighcult
9 décembre 2007

Annaba-De Chetaïbi à Seraïdi

Une côte d’or

Un ciel bleu, une mer peu agitée et une température caniculaire caractérisent ces derniers jours le littoral de Annaba. Qu’elles soient proches de Annaba-ville, dans la banlieue telle la cité Sidi Salem à El Bouni, la grande plage de Djenane El Bey au piémont de l’Edough, ou celles lointaines des sables d’or de la baie ouest de Chetaïbi et de Sidi Okacha, les plages sont prises d’assaut quotidiennement.

On y arrive de partout. Plus particulièrement, les populations des régions de l’intérieur du pays. Elles se lèvent tôt pour prendre possession de la mer et du sable. Sans ses plages, ses espaces publics et son animation, Annaba ne serait pas Annaba. L’animation estivale dans cette grande cité côtière du pays est unique en son genre. Faute de moyens financiers conséquents pour lui permettre d’afficher des noms de stars et de grandes vedettes, Annaba n’en est pas moins la capitale de l’Est de l’animation estivale. Elle s’est même arrogée le titre de ville des lève-tôt et des couche-tard. Avec son littoral, long de 12 km, ses plages au sable d’or, son maquis du Cap de garde et de l’Edough inspirateur de moments de bonheur et de serments d’amour passionnés ou de fidélités soufflés à l’oreille des « Bady », Annaba est une vraie fête l’été. Cette année, elle offre son propre spectacle avec ses estivants du jour et ses noctambules. Et si sous le soleil les corps, y compris les plus pudiques, s’offrent aux rayons du soleil, la nuit venue les fêtards prennent possession de la cité. Au Théâtre de Verdure et dans la fraîcheur du soir, c’est le boom des salons, des festivals, des rencontres musicales, poétiques et théâtrales. Mobilisés depuis la mi-juin à la mi-septembre, les membres du conseil communal s’improvisent en hommes et femmes de culture. Après le Salon national de l’habit traditionnel, c’est au tour de la Semaine culturelle de l’Edough qui a pris la relève avec une centaine d’artistes et de poètes. La caravane a planté son chapiteau sur le grand boulevard bordant la plage de Chetaïbi en un camp culturel. A Chetaïbi comme à Annaba, des milliers d’artistes et de spectateurs se sont retrouvés sous des airs de flonflons, pour se délecter de poésies et admirer des expositions d’artistes peintres. Dans la ville, on scrute le programme de la soirée d’animation du Théâtre de Verdure. Mardi la fraîcheur nocturne, après la canicule de la journée, a fait sortir les vacanciers. Tous ont convergé vers le lieu où Didine Karoum, Aziouez Raïs, Hacène Abdelli, Hadjadj Ibrahim, Abdelkader Djemili et autres étoiles confirmées ou montantes de la musique chaâbi ont interprété les meilleures chansons de leur riche répertoire. Aussi, les spectateurs ont savouré l’impromptu en alexandrins déversés par une mandoline. C’était celle de Didine Karoum qui a transformé ses notes en une langue divine. Il a fait frissonner de plaisir les mélomanes. Sur l’estrade du Théâtre de Verdure, face à la brise venant de l’Edough, cet artiste a été à la fois chaleureux et austère. Sous le regard des mélomanes comme envoûtés, les doigts de Didine volaient sur les cordes de sa mandoline comme au hasard pour lancer des notes d’une sonorité époustouflante. Cet artiste a été tout simplement irrésistible de conviction musicale. Un peu plus bas, il y a le Cours de la Révolution, ses crémeries, ses arbres centenaires et ses lumières. Le port et la Grenouillère et leurs senteurs iodées annoncent les couleurs d’une corniche animée. La promenade part du Lever de l’Aurore la plage séduite durant la période coloniale et abandonnée à l’indépendance. Elle se prolonge avec la mythique El Katara. C’est une source d’eau fraîche en pleine mer. Beaucoup y viennent en pèlerinage après qu’un vœu exprimé ait été exaucé. La promenade se poursuit le long de la plage Rezgui Rachid pour atteindre le tout aussi mythique boulevard Benboulaïd et les larges espaces de promenade qu’offre la plage Rizzi Amor. Nombreuses, les belles « bady » étaient là. Leur présence donne un plus à ces milliers « khreich- khreich » que les riverains et les passants entendent jusque très tard dans la nuit. C’est le résultat du bruit caractéristique de milliers de semelles que les badauds traînent sur le bitume. Ces belles d’ici et d’ailleurs sont, pour la plupart, à la recherche de l’âme sœur. D’autres sont là pour faire vibrer les cœurs et attiser les passions avec leur charme et leur élégance. Il y a celles qui comme les « bady » ont pour spécialité de briser les cœurs tout en envoûtant les esprits. Quoi qu’il advienne, cette animation typiquement annabie suscite bien des regrets. Ce sont ceux des habitants des localités des communes et wilayas voisines Guelma et Souk Ahras. Faute de moyens de transport, y compris pour les habitants de la banlieue de Annaba, des milliers de vacanciers et de mélomanes ne seront pas de la partie. Ils ne pourront pas assister à ces soirées des grandes musiques chaâbi, malouf, raï et rap, que leur propose la directrice de l’Office communal de la culture et du tourisme. Une animation qui ne pénalise en rien les autres manifestations à « circuit fermé » qui échappent au collimateur. Shem’s les Bains, Rym El Djamil, Bouna-Beach et beaucoup d’autres établissements touristiques, avec ou sans piscine, réservent de bonnes surprises à leurs clients.

A. Djabali

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