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Zighcult
23 décembre 2007

INTERVIEW DE IDIR ACCORDÉ AU JOURNAL L’EXPRESSION

«Je serai en tournée nationale en avril 2007»

Après 30 ans d’attente, les fans de la vedette auront l’occasion de vivre des moments pleins d’émotion avec une musique bien raffinée. 

Profitant de sa visite en compagnie de Zinedine Zidane, la star mondiale du football, Idir, l’auteur de la chanson légendaire Vava Inouva, a bien voulu se confier à L’Expression. Avec un large sourire, il a accepté de répondre à toutes nos questions, concernant la musique, la Kabylie, l’Algérie, et notamment son nouvel album et sa tournée en Algérie, prévue en avril prochain.

L’Expression: Idir accompagné de Zidane en Algérie. Pouvez-vous nous dire un mot en cette circonstance?
Idir: Aujourd’hui, je suis en Algérie, suite à l’invitation de Zidane. Donc, je ne suis, en réalité, qu’un invité de l’invité. Il m’a demandé de l’accompagner lors de cette visite et c’est avec un grand plaisir que j’ai accepté. Cela fait longtemps que je ne suis pas venu. Zizou, depuis son enfance, n’est plus retourné dans son pays d’origine. C’est avec un grand plaisir que je me retrouve ici. Ce qui m’a touché le plus, c’est la qualité émotionnelle de l’accueil, même Zidane a été touché. Certes, il s’attendait à ce que l’accueil soit chaleureux, mais pas à ce degré-là.

Revenons à Idir, quelles sont vos nouvelles dans le domaine de la musique?
Je suis en train de préparer un nouvel album intitulé La France des couleurs, avec ma maison de disques en France. L’album va sortir en France au mois d’avril prochain. C’est un disque que je ferai avec des jeunes de différentes nationalités et qui vivent en France. Ils sont de jeunes rappeurs et des gens du hip-hop, du scénique et d’autres styles. Chacun s’exprime dans sa langue, moi, bien évidemment, en kabyle, la langue dans laquelle je m’exprime très bien. C’est une opportunité pour moi, qui suis loin de ce métier, d’apprendre d’autres choses avec ces jeunes.

Votre public en Algérie espère toujours vous voir sur scène...
Cette question, il faudrait la poser à d’autres gens. Que mon public sache qu’il ne dépend pas de moi. Je ne refuse jamais de chanter en Algérie. Moi aussi, je veux retrouver mon public. Il me manque, bien évidemment. A l’occasion, je lui dis, à travers les colonnes de votre journal, que je serai en tournée nationale au printemps, plus précisément en avril prochain. Berbère TV est en train de préparer cette tournée. Les responsables de cette chaîne ont pris quelques contacts ici, je pense qu’on va faire quelque chose de bien pour mon public dans les grandes villes d’Algérie telles que Constantine, Oran, Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger, Annaba et d’autres villes.

Avez-vous contacté les responsables de la culture en Algérie pour parrainer cette tournée?
Ce n’est pas de mes habitudes de leur demander cela. Je ne leur ai jamais demandé quelque chose et ce n’est pas aujourd’hui que je le ferai. Puis, ce n’est pas spécialement avec eux qu’on doit organiser la tournée. Mais je signale que s’ils me proposent quelque chose, pourquoi pas. Car c’est l’argent du contribuable. C’est l’argent de tous les Algériens. Nous sommes des Algériens et cet argent nous appartient à tous. Le plus important qu’on ne me demande pas de faire des choses contre ma nature. Moi, je suis toujours mon itinéraire, avec mes idées et comme je veux. Je préfère garder ma liberté. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut insulter ou dire des méchancetés sur les autres.

La chanson kabyle vit des hauts et des bas. A quoi est due, à votre avis, cette situation?
La chanson kabyle vit plus de bas que de hauts. Les chanteurs se suivent et les chansons se ressemblent. Il n’y a pas d’innovation ni de création. On manque d’audace et d’aventure. On n’essaye pas d’apporter de nouvelles choses. On ne s’aventure pas et dire peut être que ça va marcher. Les gens font ce qu’on leur demande de faire. Si le non-stop se vend bien, on leur demande de faire que du non-stop. Sans penser à la substance et la profondeur de ce qu’on veut exprimer. Parfois, c’est amusant d’écouter pour cinq minutes ces chansons de fête, mais pas pour longtemps. Car, on ne peut pas avancer de cette manière. Parfois, il y a des reprises qui sont bien faites. Mais, en général, le public préfère l’original que la photocopie. Car, comme je viens de le dire, le public a besoin de la création. Il faut bien savoir choisir la qualité de la mélodie. Il faut penser à la psychologie de la chanson. Moi, si je chante en Allemagne ou en Suède en langue kabyle, je sais que je vais percevoir le public, parce que, peut être j’ai un petit savoir-faire pour pouvoir le leur présenter. Je pourrais créer un univers pour lequel ils viennent. Peut-être que je fais des mélodies simples à écouter. Mais pas à composer. Je vous garantis que je me casse la tête. Il ne faut pas croire que les notes qu’on écoute viennent par hasard, mais je me casse la tête.

Alors pourquoi on ne transmet pas le savoir-faire de votre génération à cette nouvelle génération?
Justement c’est la question que je me pose. Franchement, je ne comprends rien du tout. Je n’en sais absolument rien. On peut transmettre beaucoup de choses à cette nouvelle vague, à travers ce qu’on chante et ce qu’on fait. Certes, moi je suis en France et la plupart des chanteurs vivent ici en Algérie, mais on peut toujours travailler ensemble. Ils ne nous sollicitent pas. Je pense qu’ils se sentent bien dans ce qu’ils font, ça marche bien peut-être, ils sont satisfaits et tant mieux pour eux.

Quels sont les chanteurs que vous sentez capables d’assurer la relève?
C’est difficile de parler de la relève. Mais dans cette nouvelle vague des chanteurs modernes, j’aime bien quelqu’un qui s’appelle Ali Amrane. Je suis, avec beaucoup d’intérêt, Alillou. Il a une voix avec plusieurs registres, il a démontré qu’il peut chanter ce qu’il veut. Il a les moyens d’apporter quelque chose à la chanson kabyle. Il y a aussi Si Moh qui fait de très bonnes choses, et ce, sur le plan du texte et de la mélodie, c’est très joli ce qu’il fait. Si Moh est un bon exemple à suivre. Dans le traditionnel, j’aime beaucoup Amour Abdenour, Lani Rabah.

La Kabylie recherche toujours son identité. Ne pensez-vous pas qu’on doit dépasser cette lutte?
Mammeri dit «Une identité ne se revendique pas, elle se vit». Moi je vis mon identité. Je la proclame et je la chante, je n’ai pas besoin de dire à quelqu’un de me la donner. On doit, seulement, lui donner les moyens de son existence, de la construire à travers la littérature, la musique, la peinture etc. Malheureusement, on est loin de cette vérité.
Prenons l’exemple de l’écriture. Nous sommes dans une transmission essentiellement orale. Ça va de la bouche à l’oreille dans deux secondes. Actuellement, on n’a pas encore un réflexe de culture de lire et d’écrire. On écrit d’une manière militante et on lit d’une manière militante en kabyle. Par contre, en français et en arabe on a été à l’école et on a été forgé au fil des années à lire et à écrire. Donc, il est impératif d’enseigner Tamazigh pour la planter dans les esprits de tous les Algériens.

Justement, vous vous êtes engagé pour que l’Algérie multiple assume pleinement sa culture amazighe. Pensez-vous qu’on est déjà arrivé là?
Il faut d’abord penser algérien. Je suis kabyle d’Alger et de Tamanrasset, je ne cède aucun point du territoire national. Là où je vais en Algérie je dis que je suis Algérien et Kabyle. Comment ne veut-on pas accepter cette langue et sa culture, alors qu’on porte le même passeport? Ce n’est pas normal! Aujourd’hui, un Québécois parle bien le français, mais il n’est pas Français pour autant. En Algérie l’histoire a fait, pour notre plus grand bonheur, qu’il y ait eu plusieurs influences, dont celles des Arabes et de l’islam. C’est là toute la richesse de l’Algérie et de l’Afrique du Nord. Ceci étant, aujourd’hui, c’est la culture berbère qui est opprimée et c’est uniquement pour cela que je la défends.

La langue amazighe n’est pas reconnue comme langue officielle. Une culture opprimée et une identité «ignorée». Quelles conséquences sur l’Algérie?
En Algérie, on a fait un génocide culturel. Après l’indépendance, nous avons tout simplement récupéré une intégrité territoriale. Dès qu’il a été question de l’identité algérienne, on a cru bon de la rattacher à un monde arabe aussi abstrait que mythique. Si on avait axé nos efforts sur l’éducation et la culture, l’Algérie ne serait pas dans cette situation. Avec l’éducation on échappe à l’intégrisme et au totalitarisme. C’est le combat contre soi. Il faut poser les problèmes en termes de justice sociale. Le problème de l’Algérie c’est un problème de culture. Ce n’est pas un problème de dictature, d’islamisme ni de démocratie. La démocratie est un faux problème dans la mesure où l’on n’a pas de vrais démocrates en Algérie. On n’accepte pas les principes de la démocratie à l’occidentale.

Pourquoi la Kabylie s’est retrouvée, aujourd’hui, comme le premier terrain de tous les fléaux sociaux?
La région s’est singularisée avec une culture à part. Elle a une raison supplémentaire de vivre dans la mesure où elle a une identité forte au point qu’elle n’a pas besoin de se chercher des valeurs dans l’islamisme ou dans l’arabisme ou dans une idéologie ailleurs. Etant une région rebelle, elle paie cher ce qu’elle vit. Il faut avouer, également, que c’est une région qu’on délaisse. Les pouvoirs publics disent toujours que c’est une région qui a beaucoup d’immigrés. Comment voulez-vous qu’on réagisse quand on vit dans la misère et dans le chômage? Soit on se rapproche de Dieu, soit on vole et on fait des exactions. Il y a aussi, le plus important, une certaine politique voulue. Aujourd’hui, si la Kabylie est le premier terrain de suicide en Algérie, ce n’est pas au hasard, si elle est le terrain de l’alcoolisme ce n’est pas au hasard. Ce sont des fléaux qui n’amènent pas vers le bonheur. Depuis quand, on a construit de nouvelles usines en Kabylie? Il faut voir ce qui se fait dans d’autres régions du pays et de faire un parallèle. Rien ne se fait au hasard, voilà.

Interview réalisée par Tahar FATTANI
source : www.lexpressiondz.com

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Idir et la défense du berbère

Le chanteur algérien Idir lutte pour la reconnaissance du berbère dans son pays, aux côtés de l’arabe et du français. Pour être «un Algérien à part entière et non plus entièrement à part».

«Txilek elli yi n taburt a vava invba / ccencen tizebgatin im a yelli ghriba» («Je t’en prie, père Inouba, ouvre-moi la porte/ O fille Ghriba, fais tinter tes bracelets»). Ce refrain de la chanson kabyle «A Vava Inouva» a fait le tour du monde, au début des années 70. Mais seuls les quelque 12 millions de Berbères dispersés dans l’Afrique septentrionale et saharienne ont pu comprendre le sens de ces paroles. Cette chanson est pourtant devenue un «tube» international. Son auteur, le jeune Algérien Hamid Cheriet, a choisi le pseudonyme Idir («Il vivra» en kabyle). «A l’époque des grandes épidémies, on prénommait ainsi les nouveaux-nés pour conjurer le sort. Je l’ai choisi en pensant à ma culture, que je sentais menacée», dit-il.
Essentiellement concentrés dans les montagnes du Maroc et de l’Algérie, les Berbères parlent chaoui, chleuh, kabyle, mzab, rifain, shawiya, tshalhit, touareg, targui, tarifit, autant de dialectes du tamazight, leur langue maternelle, qui n’est reconnue comme nationale qu’au Niger et au Mali. Ailleurs, la berbérité est ignorée, voire bannie.
«On me donne un passeport algérien, mais il me faut une autorisation pour parler ma langue», proteste Idir qui, à l’instar du grand poète martiniquais Aimé Césaire, prête sa voix à «ceux qui n’ont pas de voix». Ecrire en français, la langue du colonisateur, dans laquelle il a fait toutes ses études — du primaire au doctorat en géologie —, ou en arabe, enseigné à l’époque comme seconde langue en Algérie, ne lui est jamais venu à l’esprit. «De toute façon, si je n’étais pas sorti de mon village, je n’aurais pas parlé un mot d’arabe» dit-il, avant d’ajouter: «Le français ou l’arabe me permettraient sans doute de faire passer mon message à un public plus large, mais je ne saurais ni comment m’y prendre, ni quoi dire».
Sa poésie vient naturellement en kabyle, langue des émotions et des premiers contes. Mais c’est aussi un choix: «Chanter en kabyle est en soi un acte de militantisme, une façon d’exprimer ma révolte, de dire que j’existe. Si j’avais fait un autre métier, j’aurais trouvé d’autres moyens pour exprimer les mêmes revendications».

Penser en français, pleurer en kabyle
La chanson est un accident de parcours dans la vie de Hamid Cheriet, né en 1945 à Aït Lahcêne, village reculé de la montagne Djurdjura, en Grande Kabylie. A l’âge de neuf ans, il suit son père à Alger, avec sa mère, sa sœur et ses deux frères. Il y fréquente l’école des missionnaires jésuites. «Etre kabyle passe alors pour une marque de dissidence bouseuse», remarque-t-il. C’est son professeur de sciences naturelles qui lui apprend à «gratouiller la guitare». Le futur géologue se met à composer dès l’âge de 16 ans et sympathise avec des chanteurs kabyles. En 1973, il est appelé à remplacer in extremis la célèbre chanteuse Nouara, empêchée d’interpréter en direct sur la radio kabyle d’Alger la berceuse qu’il a composée pour elle.
Le succès est immédiat. En 1975, il va à Paris pour signer un contrat avec Pathé-Marconi et il y reste. Depuis, l’enfant d'Aït Lahcêne, ne cesse de défendre la culture berbère, prolongeant ainsi un mouvement lancé à partir des années 40 par de grands écrivains algériens tels que Jean Amrouche, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Kateb Yacine. Pour ces pionniers, la défense de la langue berbère devait passer par le français, s’ils voulaient se faire entendre. Amrouche confiait: «Je pense et j’écris en français, mais je pleure en kabyle». Aujourd’hui, Idir peut aller plus loin.
Il revendique trois langues pour l’Algérie: l’arabe, le berbère et le français. «Je souhaiterais que l’Algérie tienne compte de ceux qu’elle a vu vivre sur sa terre, de ceux qui l’aiment et qui veulent la construire quelles que soient leurs origines, leur langue ou leur religion. L’islam n’a pas à être une religion d’Etat. La religion, c’est pour les croyants et non pour les gouvernements. L’arabe n’a pas à avoir un statut privilégié, sous prétexte qu’il est la langue sacrée du Coran. A plus forte raison l’arabe classique, langue aseptisée que le peuple ne comprend pas. Aucune langue n’est plus légitime qu’une autre, même si le berbère est chronologiquement la plus ancienne. Le hasard de l’histoire a installé ces trois langues sur cette terre. Elles doivent y rester».

Option facultative
Mais pour le moment, l’unique média en berbère sur le territoire algérien reste la radio kabyle mise en ondes en 1948, «la seule qui soit soumise à une commission de censure». Héritage français: «le berbère permet de gagner des points au baccalauréat, comme option facultative». Mais l’apprentissage de cette langue ne figure pas au programme de l’éducation nationale. Depuis son élection en avril 1999, le président Abdelaziz Bouteflika a, à son tour, écarté l’éventualité de reconnaître officiellement le berbère, si ce n’est à l’issue d’un référendum. Les Kabyles sont réticents à cette idée, qu’Idir considère comme «très dangereuse». «Si ce référendum a lieu, le résultat sera sans doute négatif, estime-t-il. Et si le peuple dit non à une partie de lui-même, cela signifierait que nous n’avons rien à faire ensemble. Or, à aucun moment de l’histoire, les Berbères n’ont souhaité l’indépendance, à l’exception de quelques illuminés.» Leur principale revendication est la reconnaissance de leur identité au sein de leur patrie. «En tant que Kabyle, je voudrais être un Algérien à part entière et non entièrement à part, comme c’est le cas aujourd’hui.»
Minoritaire en Algérie, comme en France, Idir opte pour le partage. Le titre de son dernier album, sorti chez Sony à la fin de 1999 (déjà disque d’or, soit 250 000 exemplaires vendus) n’est pas anodin: Identités, au pluriel. Il y chante avec, entre autres, l’Irlandaise Karen Matheson, l’Ougandais Geoffrey Oryema, les Bretons Gilles Servat et Dan Ar Braz, le Franco-Galicien Manu Chao, les groupes Gnawa diffusion et Zebda, d’origine berbère, arabe et française. Autant de représentants de cultures marginalisées, qui lui ont permis de montrer que sa culture «aussi minoritaire soit-elle, peut s’inscrire dans l’universel». 
Jasmina Sopova, journaliste au Courrier de l’UNESCO.


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IDIR
LA BIOGRAPHIE

Idir est propulsé sur le devant de la scène internationale en 1973 avec le succès de sa chanson "A Vava Inouva". Depuis lors, il est considéré comme un chantre de la chanson kabyle contemporaine.

Hamid Cheriet, dit Idir ("Il vivra" en kabyle), est né le 25 octobre 1945 dans le village d'Aït Lahcène en Grande Kabylie (Algérie).
Fils de paysans, il s'initie à la musique en jouant de la flûte et des percussions, en menant les bêtes aux champs. Il part pour Alger à l'âge de neuf ans suivre l'enseignement des missionnaires jésuites. Il commence à composer à 14 ans pour des chanteurs kabyles, qui apprécient son jeu de guitare imitant les rythmes du tambour bendir, tout en utilisant les accords occidentaux.
En 1973, étudiant en géologie, il remplace au pied levé lors d'un radio crochet à Radio-Alger , une artiste défaillante pour qui il a écrit une berceuse inspirée par un conte kabyle.
C'est "A Vava Inouva" (Mon petit papa), qui sur fond de guitare sèche, évoque une veillée familiale autour du feu, dans un village enneigé dont la tranquillité est menacée par un ogre, que beaucoup interprèteront comme le pouvoir d'Alger.

La chanson est gravée sur un 45 tours, qu'Idir, militaire dans la ville de Blida, entend avec surprise quelques mois plus tard sur les ondes de Radio France. Cette berceuse le propulse sur le devant de la scène internationale (la chanson sera traduite en sept langues) et fait de lui un chantre de la chanson kabyle contemporaine.

Arrivé à Paris en 1975, il enregistre son premier 33 tours "A Vava Inouva" l'année suivante, puis un second, "Nos Enfants" en 1979. Tout en donnant quelques récitals et en composant pour d'autres, Idir, homme discret qui se tient à l'écart du show-business, s'éclipse une dizaine d'années.

En 1991, ses deux premiers albums sont compilés sur un même CD et Idir gagne un procès contre son ancien producteur, ce qui lui permet de réenregistrer d'anciens titres. Il revient alors sur le devant de la scène, se produisant au New Morning à Paris en février 1992. Il enregistre un nouvel album "Les Chasseurs de lumières" en 1993, introduisant aux côtés des flûtes, de la guitare sèche et des derbouka, des synthétiseurs. Il y chante ses thèmes de prédilection, l'amour, la liberté et l'exil. Le chanteur breton, Alan Stivell le rejoint sur un titre. Dans la foulée de cet album, Idir se produit trois soirs de suite en juin 1993, sur la scène de l'Olympia.

En juin 1995, Idir qui a toujours appelé à la réconciliation nationale en Algérie et à la lutte contre le fanatisme, est l'initiateur avec Khaled de l'association "L'Algérie la vie". Il se produit avec lui et de nombreux invités sur la scène du Zénith de Paris. Il participe également à l'hommage rendu à Lounes Matoub, chanteur kabyle assassiné en juin 1998.

Sorti en 1999, "Identités", son quatrième disque, bénéficie de la présence d'artistes d'horizons musicaux différents : Manu Chao, ancien chanteur de la Mano Negra, les bretons Dan Ar Braz et Gilles Servat, le chanteur africain Geoffrey Oryema ou les groupes Zebda, Gnawa Diffusion et L'Orchestre National de Barbès. Maxime le Forestier, y interprète une version de "San Francisco" en kabyle, rebaptisée "Tizi Ouzou".

source : Hall de la chanson 

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