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Zighcult
12 septembre 2006

Quel horizon pour le mouvement politique amazigh ?

- L’horizon démocratique et fédéral pour le Maroc.
- Pour une organisation politique fédérale issue de l’histoire du peuple amazigh autochtone d’Afrique du Nord.
Par : Rachid Najib Sifaw

1- Si on étudie notre histoire, celle de notre peuple amazigh autochtone dans l’Afrique du Nord, on trouve qu’elle est basée sur des fondements fédéraux, et si on regarde notre avenir afin d’assurer la liberté, l’unité et la paix, on peut le réaliser dans un horizon fédéral.
Si on révise les principes qui ont eu la priorité dans la vie du peuple amazigh autochtone en Afrique du Nord, on trouve qu’ils sont : l’alternance, la liberté, la fédéralisation, le droit à l’autodétermination, l’unité, la souveraineté sur les terres, les régions et les ressources.

Les fondements de la fédération dans notre histoire :

2- On trouve que les fondements de la fédération dans notre passé sont encore vivants au sein des tribus et des communautés autochtones gérées par les lois amazighes ou les lois coutumières comme les nomment certains. Elles sont organisées d’une manière fédérale dans laquelle chaque tribu ou chaque communauté autochtone se bénéficie d’un statut spécial à elle, et dans la plupart des cas elle a ses propres lois comme le cas des cantonnes suisses réunies dans une union fédérale.

3- Chaque tribu ou communauté autochtone a ses terres, ses provinces, ses forêts, ses eaux, ses espaces, ses ressources naturelles propres à elle, elle exerce sa souveraineté totale dans le cadre des lois et frontières reconnues par toutes les tribus et les communautés autochtones voisines. C’est le premier fondement de la fédération.

4-Chaque tribu ou communauté autochtone exerce sa souveraineté complète sur ses terres, ses provinces, ses forêts, ses ressources naturelles dans le cadre de la préservation, cette souveraineté est reconnue par toutes les tribus voisines.
C’est le deuxième fondement de la fédération.         

5- Chaque tribu ou groupe autochtone forme des institutions élues par l’ensemble de la population dans le cadre d’une représentativité de toutes les familles et les communautés dans un cadre démocratique. Et c’est le troisième fondement de la fédération.

6- Chaque groupe des tribus et communautés oeuvre pour la création des unions et des alliances afin de réaliser leurs intérêts économiques, politiques, culturels, et garantir leur identité, leurs frontières, leurs ressources, leurs institutions, Chose qui conduira vers la formation des hautes instances permettant à ces tribus et communautés de vivre dans un cadre très large qui peut être nommé une confédération qui se bénéficie de toute sa souveraineté, et se réunie pour résoudre des questions précises relatives à la défense et d’autres choses. Et c’est le quatrième  fondement pour instaurer une fédération.

Les principes de la fédération retenus dans notre histoire :

7- Les principes ci-dessus ne peuvent voir le jour sans des principes relatifs à la protection de la dignité humaine, le droit à l’autodétermination, la protection de la liberté, la continuité des institutions traditionnelles, l’identité culturelle, la protection des terres et des provinces et des ressources naturelles…On peut trouver ici une démocratie avancée déterminée dans son histoire, s’elle était évolué, nous vivions actuellement dans des cantonnes ressemblant à celles de la Suisse car elles ont une histoire similaire à la nôtre.

Le respect du droit à la vie :
8- Le premier principe qu’on trouve dans les lois amazighes est le respect de l’homme à travers le respect du droit à la vie, les lois amazighes n’exercent pas la peine capitale, et la maximum punition dans ces lois est « l’exil ».

Le respect de la dignité humaine :
9- Le deuxième principe réside dans le respect de la dignité humaine à travers le respect du corps humain qui n’est pas puni par la torture ou autre méthode visant l’humiliation de la dignité de l’homme. On trouve que seules les punitions financières sont exercées dans le cas d’une pénalité avec le refus total des punitions physiques.

La participation :
10- Le troisième principe qu’on trouve dans les lois amazighes est « la participation », on trouve que toutes les familles et les communautés éluent celui qui les représente dans le cadre de la démocratie, la femme peut devenir une reine ( le cas de Tihya avant la conquête arabo-islamique).

L’alternance :
11-C’est le quatrième principe que contiennent les lois amazighes, on trouve que toutes les institutions amazighes sont obligées de changer leurs membres à chaque semestre d’une période qui ne dépasse pas une année, ce changement se fait par les élections.

L’autodétermination :
12- Le cinquième principe qu’on trouve dans le cadre des lois amazighes est le droits à l’autodétermination exercé non seulement par chaque tribu dans son territoire géographique, mais chaque groupe au sein de la tribu exerce son droit à l’autodétermination d’une manière continue à travers l’élection et l’alternance avec l’engagement de l’unité au sein de la tribu, de la fédération ou dans l’union confédérale.

La solidarité :
13-Dernièrement, on trouve le principe de solidarité et surtout à travers l’application de la punition nommée Azwag ou l’exil et c’est la punition maximum : les autres tribus vers lesquelles l’assassin est exilé, s’engagent de le protéger, et lui présenter l’aide humanitaire dans le cadre du respect total. Aussi la famille de l’assassin n’est pas punie d’une manière collective, et ses membres continuent à bénéficier de leurs droits au sein de la communauté sans aucune discrimination.

La laïcité :
14-Un autre principe que contient notre histoire est la laïcité ou la séparation entre la religion et la politique ; il est exercé par les tribus amazighes par le fait de soumettre le droit religieux ainsi que les fonctionnaires religieux comme le fkih-Imam aux lois amazighes. Cette soumission des religieux aux représentants locaux (Inflas) élus n’est qu’une forme très avancée de la laïcité. Le fqih et l’Imam sont affectés en contre partie d’un salaire mensuel pour exercer des missions religieuses, ils sont immédiatement exclus lorsque ils veulent intervenir dans des affaires politiques de la tribu.
Tout cela, pour :

Changer la dictature par la démocratie.
Changer la bureaucratie par la participation.
Changer la durabilité dans les postes par l’alternance.
Changer le monopôle du pouvoir par le partage du pouvoir.
Changer le monopôle de la richesse par le partage de la richesse.
Changer l’humiliation par la dignité.
Changer le despotisme par la souveraineté sur les terres, les provinces, les ressources naturelles aux niveaux local, régional, et national.
Changer la répression par la liberté.
Changer l’aliénation  par l’ouverture.
Changer le fondamentalisme étatique par la laïcité.
Changer la diversité formelle par une diversité réelle.
Pour l’avenir : Un régime démocratique fédéral :On ne peut pas avancer vers un régime démocratique fédéral sans la construction d’un mouvement démocratique fédéral sous forme d’une organisation politique.
La mondialisation est destructive, et pour l’assimiler et la confronter il nous faut un mouvement fédéral permettant au peuple d’exercer son droit à l’autodétermination sur tous les niveaux et dans le cadre de l’unité nationale.
Pour le partage du pouvoir, il nous faut un mouvement fédéral.
Pour le partage de la richesse, il nous faut un mouvement fédéral.
Pour la construction des valeurs communes, il nous faut un mouvement fédéral. 

Nécessité de création d’une organisation politique fédérale pour construire les valeurs partagées et passer à une société démocratique où le pouvoir et la richesse sont partagés.

Il n’existe pas une société démocratique sans des valeurs communes, ni une société démocratique avec des valeurs imposées. Les valeurs partagées s’inspirent de la dignité humaine individuellement et collectivement, et se basent sur la participation dans la vie politique, dans l’action, dans la planification pour élaborer des décisions, ainsi que dans le processus d’exécution et du partage des résultats positifs. L’expérience humaine internationale affirme les valeurs communes partagées.

   - Les valeurs et les principes cités ci-dessus et qui forment une partie de notre histoire tels : la liberté, l’alternance,le respect de la vie,le respect de la dignité humaine, la participation, la fédération, la laïcité…Ne sont pas reflétés dans les valeurs qui dominent actuellement, ce qui fait de la société et du régime actuels non démocratiques.

- Ces valeurs issues de notre histoire très ancienne, caractérisés dans des pratiques qui existent encore, n’ont pas influencé les valeurs partagées mais elles ont laissé la place dans la plupart des cas pour l’émergence des contre valeurs qui ont leurs sources dans l’esclavage individuel et collectif construit sur la base de la conquête et de la colonisation, et c’est la base qui a produit des valeurs d’unilatéral, de despotisme, de monopôle des décisions, de la richesse et des ressources existantes.

- Les raisons profondes qui n’ont pas poussé les valeurs positives dans notre histoire à influencer au niveau des valeurs dominantes sont produites en premier lieu par l’exclusion de participation à cause de la nature des faits instituant les valeurs dominantes et leurs ressources.   

- La construction des valeurs partagées respectant la dignité humaine, et qui permettent la constitution d’une société démocratique, obligent la participation et l’action politique afin de changer la situation actuelle par la construction d’une organisation démocratique.

    

Auteur : Rachid Sifaw 

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