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Zighcult
25 novembre 2007

Littérature algérienne et orientalisme

Dans son livre La littérature algérienne au miroir orientaliste(1), Abdelaziz Boubakir a rassemblé huit essais écrits par des critiques russes sur des œuvres d’écrivains algériens. Les textes réunis sont de provenances diverses.

Ils ont paru dans des revues ou présentés dans des colloques. Ils ont en commun de se référer à la littérature algérienne. Les écrivains algériens étudiés sont : Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Maled Haddad, Abdelhamid Benhaddouga, Tahar Ouettar et Rachid Boudjedra. Pour le traducteur-auteur Abdelaziz Boubakir, la pratique de la littérature est affaire de métier autant que discipline d’écrivain. II est impossible de lire et d’exercer la littérature sans être à l’écoute de ceux qui écrivent sur « nous ». Et les Russes ont beaucoup écrit sur notre littérature (dans ses deux expressions : française et arabe). Dans Mouloud Feraoun et sa création, Svitlana Pragoghina écrit que « c’est dans le texte avec ses déplacements, ses décalages, ses glissements, ses ruptures qu’apparaît la véritable création de l’écrivain ». Pour Irena Nikivorna : « L’œuvre de Mohamed Dib est basée sur la patience, la rigueur, la cohérence et la modernité ». Mouloud Mammeri a choisi lui, d’après la même critique, de faire revivre à ses personnages, avec une intense précision, des scènes appartenants au passé. Images de la mémoire, donc ou images « projetées » mais construites elles aussi sur des paysages, des lieux et d’une aussi belle intensité descriptive. 1956 a été l’année de Nedjma. Une révélation et un auteur nommé Kateb Yacine. « Dans cette œuvre saluée par tous les critiques francophones, la frontière n’est plus très nette. Toute une étrange révision des catégories du temps et de l’espace se joue entre des effets qui ressemblent aux mirages. Mais cela se passe, comme l’écrit Galina Joghchevili, dans les « décrochements » mêmes du texte, dans la trame même du langage ». Quand Irena Nikivorna aborde l’œuvre de Malek Haddad, elle décrit le travail de haute précision, « l’organisation » narrative et descriptive, tandis que L. Stipanov trouve qu’il faut prendre en considération les déplacements que Benhaddouga fait jouer à ses textes. Le découpage est extrêmement cohérent dans ses romans qui sont néanmoins de facture classique. Et si Tahar Ouettar croit que « la révolution » n’est pas si loin des portes de l’Algérie, ses personnages ne disent pas des choses beaucoup plus consistantes que les héros de Benhaddouga en tout cas, c’est ce qu’écrit Robert Landa. Enfin, Svetlama Projoguina écrit une longue étude sur les œuvres de Rachid Boudjedra. Elle croit que la problématique de l’écriture de cet écrivain comporte trop d’implications littéraires et politiques, pour qu’on ne la considère pas avec la plus grande attention. Entaille, incision, écorchure, l’écriture de Boudjedra couvre moins la page blanche qu’elle ne « l’attaque », ne la mord à la manière d’un acide.

1)-Edition Casbah- Alger (en arabe)

Djilali Khellas

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