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Zighcult
12 décembre 2007

Vaccances à À Sétif

Rush des riverains

Si passer ses vacances à Sétif est un véritable calvaire pour les autochtones, pour beaucoup d’habitants des régions chaudes d’Algérie, c’est une véritable partie de plaisir. Dès les grandes chaleurs, Sétif est envahie par ces estivants d’un autre genre.

De Biskra, de M’Sila, de Bou Saâda et même d’El Oued ou de Ghardaïa, des familles entières débarquent avec armes et bagages et s’installent dans la capitale des Hauts-Plateaux. Certains possèdent des maisons d’été à Sétif, les autres se contenteront de louer un appartement, un studio, ou encore un vide sanitaire. Ils louent au prix fort et cela fait la joie de beaucoup de propriétaires. « Sétif est un paradis de fraîcheur par rapport à Biskra où l’on évite de sortir dans la journée. Chaque été, toute ma famille débarque à Sétif, nous nous éloignons de la chaleur qui sévit dans le Sud. Nous possédons une petite villa et nous nous y installons. Un grand nombre de Biskris passent leur été, ici », raconte Rabah, un jeune enseignant de Biskra. « Les loyers sont de plus en plus élevés. Si vous ne connaissez pas le propriétaire et que vous n’avez pas l’habitude de louer, vous serez plumés et vous paierez le prix fort ». « Certains sont même hébergés dans des vides sanitaires réaménagés ou des caves d’immeubles », nous explique un père de famille résidant à El Oued. Les hôtels sont pris d’assaut et affichent complet durant tout l’été. Même les SDF participent à cet exode estival, selon certaines sources, ils accompagnent ce mouvement migratoire, viennent investir les trottoirs sétifiens et refusent même la solidarité des autorités. Pour toutes ces familles comme pour celles des émigrés qui forts de leurs économies viennent faire une virée au bled, Aïn Fouara s’ouvre et les accueille en toute hospitalité et ce, malgré le manque de structures touristiques et de loisirs. Les gens viennent se ressourcer, redécouvrir leurs origines ou tout simplement se reposer. Le parc d’attraction, malgré la médiocrité qui y règne, est le lieu de prédilection de ces visiteurs, surtout en fin d’après-midi, le site est envahi par des grappes humaines. Sétif est aussi un point de passage obligé vers la mer, Béjaïa et Jijel ne sont pas éloignées. « Sétif n’est pas très loin de la mer, on peut y aller en une ou deux heures de temps, y passer la journée et rentrer le soir. On doit subir la circulation intense, mais lorsque les travaux routiers seront achevés, la situation va s’améliorer. » déclare Brahim, un vieil immigré, venu dépenser sa retraite au bled. « Chaque année, on découvre de nouvelles choses à Sétif, les prestations et services laissent encore à désirer mais ça doit s’améliorer », souhaite Salima. Le sens de la migration commerciale a changé, les marchandises sont transférées maintenant du Sud vers le Nord. Ceux de là bas font leurs emplettes chez nous, et vu le taux de change et le pouvoir d’achat de l’Algérien, ils n’ont pas tort.

Nabil Lalmi

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