couverture mauvaises penséesPour cette rentrée 2005, Nina Bouraoui installe son Je sur le divan du docteur C. Plus qu'un journal sur sa propre thérapie, ces 285 pages constituent un laboratoire d'écriture, car celle ou celui qui croirait n'y trouver que l'intimité de NB aura manqué sa cible. Les Mauvaises pensées sont le fond au service de la forme, une matière dense où sa vie défile et se construit au même titre que l'écrit. Autre que Poupée Bella, et pourtant...

Les éléments de sa vie s'enchainent sans que le lecteur ne soit noyé dans le va-et-vient de son enfance en Algérie, son arrivée rue Saint-Charles, sa relation avec ses parents, la chaleur de l'Algérie, la dureté des grands parents de Bretagne, ses amours (les femmes de sa vie, l'écriture), le succès, les peurs, le fait d'écrire et ne pas écrire. On y croise les grandes figures de l'auteure (son père, l'Amie, Hervé Guibert...) et de nombreux thèmes déjà évoqués dans ses précédents romans comme l'algérie (Garçon manqué), l'amour et l'écriture (Poupée Bella)

Mes mauvaises pensées sont comme l'aboutissement de ses questionnements personnels et littéraires, indissociables. Une thérapie réussie.