Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Zighcult
22 novembre 2005

CHANTS DES FEMMES DU MAROC (et danses)

Traditions vocales et danses, des montagnes et du désert
Réalisation : Alain Weber,
avec la collaboration d'Omar Amarir et Lahsen Hira de l'Association "Targante"
Lumière : Olivier Oudiou

Dans le cadre du Temps du Maroc, manifestation coordonnée par l'AFAA, Ministère des Affaires Etrangères, avec le soutien du DAI, Ministère de la Culture et de la Communication, en liaison avec le Commissariat Général franco-marocain
Coproduction Théâtre des Bouffes du Nord, Festival d'Automne à Paris (1999)
Avec le soutien d'agnès. b et de la Banque Worms

source



Qu'elle soit paysanne des montagnes ou des vallées, nomade du désert, danseuse ou chanteuse professionnelle, la femme marocaine est attachée à sa terre, à sa famille, à sa langue, aux traditions d'un héritage transmis oralement.
Elle s'inscrit dans une universalité, elle donne la vie, porte en elle l'intimité du rituel de l'existence, une intimité que les hommes par pudeur et distance semblent ignorer.
De l'aube à la nuit, comme le reflet symbolique du cycle de la vie qui mène de la naissance à la mort, ce spectacle met en valeur la relation intime qu'entretiennent ces femmes berbères et arabes avec la nature.
Le timbre et la tessiture de leurs voix évoquent les roches des montagnes et les pierres des déserts. Leurs chants prennent tour à tour la couleur ocre des terres volcaniques et la blancheur du Haut-Atlas où le bruissement du vent des sables côtoie le remous convulsif des vagues.

De l'aube à la nuit
Chant "a'yu", le cri chanté de Taounate (Rîf)
Une femme pousse une sorte de long cri poétique. Sa voix volontairement portée à son extrême se confond avec les sonorités stridentes de la " ghaïta ", le hautbois du monde oriental. Ce cri chanté, comme une prière déchirée, loue et invoque les saints de l'Islam.
Chants berbères du village de Taguelft (Moyen-Atlas)
Dans l'izlân " et le "tamawayt", les deux genres chantés du Moyen-Atlas, les femmes berbères Imazighen laissent libre cours à une narration dans laquelle se tissent les mots du quotidien. Le frottement de la meule contre le grain se mêle à la voix aiguë d'une femme du village de Tagleft.
Chants des " cheikhat " de Khénifra (Moyen-Atlas)
Les Cheikhats sont essentiellement originaires du Moyen-Atlas, certaines sont de grandes chanteuses et prolongent une ancienne tradition poétique qu'elles ont adaptée au fil du temps. Accompagnée par le guembri, la voix de Chérifa possède la même rugosité que ses consoeurs paysannes de la montagne.
Le peuple berbère qu'il soit Imazighen dans le Moyen-Atlas ou chleuh dans le Haut et le l'Anté Atlas ou les plaines du Souss, a, de par sa noblesse "barbare", forgé par son empreinte la musique marocaine.
Chants et danses des " Roudaniat " de Taroudant (Anti-Atlas)
A l'inverse des chikhats et des ensembles musicaux mixtes, des ensembles exclusivement composés de femmes chantent et dansent pour les autres femmes lors de fêtes organisées l'après-midi par ces dernières. Bien que d'origine berbère, les femmes de Taroudant, ville-forteresse en bordure de sable, chantent en arabe. Avec finesse et dérision, elles commentent, lors de ces véritables rîtes de réjouissance, l'existence et l'amour dans une complicité toute féminine.
Danse "guedra" de Goulimine (Sahara)
Dans l'obscurité d'une nuit de désert, une femme drapée, voilée et entourée d'autres femmes bleues, se plonge, assise sur ses genoux, dans un mouvement extatique. Dans la lignée d'une transe ancestrale qui nous renvoie aux confins du désert d'Arabie, elle va, sous le voile de la pudeur qui recouvre son visage, exprimer une chorégraphie de la possession à la fois violente et gracieuse.
Le langage des mains et des esprits se mêle dans l'enchevêtrement des doigts ponctués par le tambour guedra qui donne le nom à cette danse.
Plus tard, les cheveux longs et tressés se révèlent dans un tourbillon hypnotique au coeur du monde des maures, entre Afrique et monde antique.
Danse du voile "addal" de Tafraoute (Anti-Atlas)
Des femmes dansent l'"arwach ", un long voile unique couvre leurs visages alors qu'elles sont serrées en rang, épaule contre épaule.
Les tribus de l'Anti-Atlas, dans les années 30, marquent une forte opposition contre l'occupation française. Les femmes de la tribu d'Aït Abdallah manifestent leur révolte en se couvrant la tête d'un voile unique lors des danses collectives, rassemblant les habitants des différents douars d'une même région. Au-delà de ce contexte, cette danse d'une beauté inouïe devient dans les nuits étoilées des collines arides d'Aït Abdallah, un magnifique acte théâtral et chorégraphique emprunt de multiples symboles.

Publicité
Commentaires
Publicité
Albums Photos
Publicité