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Zighcult
17 septembre 2006

Protestation de la tribu amazighe des Ait Seghrouchen d’Imouzzar Kender contre l’exploitation des eaux de la source de Ain Selta

Une usine a été construite dernièrement près de la source de Ain Seltan à Imouzzar de Kender au Moyen Atlas au Maroc. La rumeur qui circulait était qu’elle s’agissait d’une usine de Coca-cola. Le jour où la Société se prêtait à creuser un grand trancher pour s’approvisionner en eau de la source que la population a compris qu’il s’agissait d’autre chose. La recherche menée par certaines personnes a révélé que l’usine est destinée à la mise en bouteille de l’eau de la source.

Une partie des eaux de la source est exploitée par l’Office National de l’Eau Potable (ONEP) selon un contrat qui définie un pourcentage d’exploitation pour alimenter la ville d’Imouzzar kender en eau potable. L’autre partie est destinée à l’irrigation des vergers de la région d’une population de 6000 personnes environs. Le débit de la source a diminué à cause de la sécheresse des dernières années et l’exploitation abusive de la nappe par des pompages des particuliers et des sociétés installées ces dernières années dans la région. De plus l’ONEP a augmenté son exploitation pour alimenter de nouveaux quartiers ce qui a provoqué la protestation de la population il y a quelques années ; la solution proposée est de faire bénéficier les quartiers en question et d’alimenter la source par des eaux d’un sondage implanté dans la région, chose qui n’a pas été réalisée jusqu’à présent bien que les quartiers ont été satisfaits. Cependant, la surface irriguée est diminuée considérablement et les revenus de la population ont chuté causant la précarité et le chômage dans la région. La nouvelle exploitation ne fera qu’empirer la situation dans les villages et quartiers environnants, à savoir Ait Sbaà, Ain Jerrah, Mechacha, Legaida, Aachar…

Depuis le 10 août, les citoyens mènent une série de sit-in pour arrêter le projet en question et ont adressé des lettres de protestation aux autorités locales. Une série d’articles sont publiés dans les journaux pour rapporter et médiatiser cet évènement. Il faut noter l’absence du président de la commune d’imouzzar qui a signé l’autorisation du projet en question sans consulter la tribu amazighe des Aït Seghrouchen.

Les personnes qui étaient présents à la rencontre de Mrirt sur la Terre et les ressources naturelles, organisée par le Congrès Mondial Amazigh (CMA) le 03 juin 2006, ont donné un témoignage sur le problème de l’eau ; et ont contacté Mr said KAMEL membre du Conseil fédéral du CMA pour solliciter le soutien du CMA pour faire aboutir leurs revendications.

Le jeudi 18 août, la population a organisé une marche, regroupant un millier de personnes environ avec femmes et enfants. Elle était prévue de sillonner l’artère principale de la ville ; cependant, les renforts de la gendarmerie et de l’armée mobilisés pour l’occasion ont fait barrière à la marche l’empêchant d’accéder à l’avenue de la ville. Pour éviter le pire, des négociations ont été entamées avec la population et Mr KAMEL said, qui était présent ce jour là au nom du CMA, a ouvert une discussion avec quelques représentant de la population pour faire avancer le dossier. Les discussions ont abouti à la constitution d’une commission de suivie pour rencontrer le Gouverneur, qui jusqu’à présent n’a pas donné signe de vie. Mr KAMEL said a proposé un avocat à la charge du CMA pour conseiller la population dans ses démarches et rédiger le procès verbal des réunions et chercher tous les documents concernant ce problème pour constituer le dossier : les contrats de l’ONEP lui autorisant l’exploitation des eaux de la sources, les autorisations et le cahier de charge de la société et les textes de loi qui gèrent le problème de l’eau... Une avocate a été invitée par une personne pour concrétiser la proposition de Mr KAMEL said et a essayé de faire comprendre, d’une part, aux autorités locales le droit de protestation de la population et de l’arrêt du projet jusqu’à la connaissance du contenu des contrats et, d’autre part a expliqué à la population la démarche à suivre pour faire aboutir leurs revendications. Cependant, la population a proposé de lui laisser le temps de choisir un avocat de confiance. Ainsi, la commission a remis la liste des représentants à l’autorité locale en lui demandant une rencontre avec le Gouverneur et demander à la société d’arrêter les travaux jusqu’à la conclusion d’un accord.

Said KAMEL
L e 19 août 2006
Imouzzar Kender, Maroc

     Source :
Date : 2006-08-22

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