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Zighcult
18 septembre 2006

LE TAPIS: Femmes aux doigts de fée à Aït Hichem.



A quelques encablures du massif du Djurdjura, le village d’Aït Hichem. Des banderoles, des drapeaux et des fanions ornent les rues principales. Pour la fête du tapis, Aït Hichem qui culmine à 1200 m d’altitude devient l’espace d’une semaine un carrefour national.


Plusieurs artisans originaires de 15 wilayas du pays séjournent pendant une semaine dans cette région de Aïn El Hammam. Dans les salles de classe du CEM du village qui servent de stands, des tapis de diverses dimensions et de toutes les couleurs sont accrochés aux murs, d’autres posés sur les tables de l’établissement. Les plus joyeux de tous les participants sont surtout les femmes qui y ont exposé leurs produits. Elles continuent encore à filer du bonheur à créer des tapis avec leurs doigts magiques. Selon la doyenne des artisanes, Nna Taous, aujourd’hui âgée de 101 ans, les femmes d’Aït Hichem sont initiées très jeunes au tissage. Dans un parfait français, elle dira : « L’art de fabriquer les tapis se transmet de génération en génération et chacune d’elles apporte ses créations. J’ai moi même introduit l’utilisation du papier millimétré il y a près de 80 ans. » L’école d’Aït Hichem, l’une des plus anciennes d’Afrique du Nord, indique-t-on au village, a ouvert ses portes au métier à tisser en 1892. Cette construction datant de l’époque coloniale est toujours là, prête à raconter l’histoire. Deux professeurs d’enseignement professionnel encadrent des sections de 25 stagiaires pour une durée de 18 mois et une autre section de 15 femmes au foyer pour une durée de 6 mois. Les femmes perpétuent la tradition, sauvegardent ce patrimoine et génèrent des ressources à leurs foyers. « Sans ces femmes, la traditionnelle fête du tapis, organisée depuis 1989, n’aurait jamais eu lieu. D’ailleurs, chaque édition est avant tout un vibrant hommage à ces femmes qui ont marqué par leur empreinte l’histoire de notre village et de notre région », observe un membre de l’association culturelle Tiliwa, principal organisateur. Les villageois et les autorités locales tentent de donner un essor à l’art du tapis et redynamiser cette destination touristique. L’accueil des femmes et des hommes du village est remarquable. Au chef-lieu de commune, Aït Yahia, on peut trouver de tout. Jeune femme, pleine d’entrain, Mme Bengougam a créé en 1994 Cecilia, son propre atelier de tissage. Elle dira : « Dans mon modeste atelier, j’ai déjà appris le métier à plus de 200 jeunes femmes. Cela leur permet d’avoir un métier, mais aussi un moyen d’arracher des espaces de liberté. » L’atelier Cecilia ne se contente pas uniquement d’assurer la pérennité au tapis, mais offre une gamme de produits dont les motifs, comme le signe berbère ou le losange, sont le résultat d’une recherche qui allie tradition et modernité, et qui tendent à sauvegarder la spécificité du tapis d’Aït Hichem. « Au village, on insiste sur l’identité du tapis d’Aït Hichem qui n’est la propriété de personne. Il est de l’intérêt du village de protéger ce label tapis d’Aït Hichem auprès des autorités concernées », dit un représentant du comité d’organisation. A ce propos, au ministère de l’Artisanat, on annonce l’ouverture d’un centre d’estampillage du tapis afin de le labelliser. La fête du tapis est également une affaire de femmes, tout comme le tapis lui-même. Elles sont là, dans la salle d’exposition à recevoir les visiteurs, à parler du tissage et à répondre aux questions des touristes. L’une d’elles se propose de photocopier des documents à notre demande, elle sort puis revient rapidement avec des photocopies agrafées. « Je vous les donne contre quelques dinars. Donnez ce que vous voulez. C’est juste pour aider notre association. » Elle empoche un billet de 200 DA puis s’en va à la rencontre des visiteurs. Les femmes d’Aït Hichem ont fait du tapis « un art, un outil, un moyen de subsistance et une œuvre », fait remarquer Titem Ath Abdeslam. A Aït Hichem, les femmes ont aussi l’art de communiquer.

Aït Hichem vaut bien le détour ; de beaux tapis pour quelques centaines de dinars et des bols d’air pur gratuits.


Saïd Gada (EL WATAN) 

La fête du tapis d’Aït Hichem s’est ouverte jeudi avec de nouvelles promesses d’aide à l’artisanat faites par les représentants du gouvernement lors de la journée inaugurale.

Mais la déception chez les participants est perceptible. Car la 8e édition de la fête du tapis, pourtant placée sous le « haut patronage » des ministres de la PMI/PME et de l’Artisanat, de l’Intérieur et de la Culture, n’a finalement reçu que la visite de Smaïl Mimoun, ministre de la Pêche. C’est surtout le secrétaire général du ministère de l’Artisanat qui a annoncé quelques programmes spéciaux en matière d’artisanat pour les artisans de la région. « Entre autres mesures, l’ouverture de centres d’estampillage, car le tapis d’Aït Hichem doit être labellisé pour lui garantir une reconnaissance mondiale. La Kabylie sera prioritaire en matière de prise en charge de l’artisanat. Nous avons relancé les fêtes de la poterie de Maâtkas et de Djamaâ Saharidj, celle du bijou d’Ath Yenni et celle du tapis d’Ath Hichem. Nous ferons profiter tous les artisans du fonds d’aide à l’artisanat. » 81 exposants représentant une quinzaine de wilayas ont pris part à cette manifestation artisanale. En plus des stands de tapis, d’autres artisans de différentes régions du pays ont exposé des habits et objets traditionnels, de la couture et sérigraphie, de la vannerie et de la poterie. De nombreux artisans estiment qu’ils sont toujours livrés à eux-mêmes. Mme Bengougam, gérante de l’atelier de tissage Cécilia, déclare : « Cela fait des années depuis que je recherche un local digne de mes activités de formation en tissage, mais sans résultat. Nous faisons également face à des problèmes d’approvisionnement en matière première comme la laine pure ou les teintes. On se déplace à Bou Saâda ou Tlemcen pour les acheter. Ce n’est pas encourageant. » A Aït Hichem, les bonnes volontés résistent vaille que vaille contre les forces de l’inertie. A la sortie du village se trouve une superbe bâtisse. C’est la maison du tapis d’Aït Hichem construite en 1999 et qui se trouve dans un état d’abandon. Les images négatives qui contrastent avec l’esprit festif sont nombreuses. Loin de toute agitation, la centenaire na Taous, qui initiait les femmes au métier à tisser pendant les 1920 dans des taudis au village, continue à témoigner sa passion pour le tapis. Les nombreux visiteurs n’ont pas raté l’occasion de la rencontrer.

Saïd Gada (El Watan)


12 août 2006

Un atelier de tissage

Taos nous emmène visiter son atelier de tissage. C’est un garage où une dizaine de métiers sont alignés. Sur l’un d’entre eux, une aile narqam, un édredon de haute laine aux motifs géomériques, prend forme. Taos et son époux ont ouvert leur atelier en 1994. Cécilia, leur petite-fille, avait cinq ans. Lorsque une fois ils ont été à chercher un nom pour leur toute nouvelle entreprise de tissage, il s’est imposé de lui-même. Aujourd’hui, l’atelier emploie jusqu’à vingt tisserandes mais Taos n’a pas quitté l’enseignement. “J’aimerais pouvoir en vivre”, dit-elle. Ce n’est pas le cas même si le carnet de commande prend un peu d’épaisseur.

source


Aït Yahia (Tizi Ouzou) : Une localité pleine de potentialités

La localité d’Aït Yahia, située au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou, environ 2 kilomètres du chef-lieu de la daïra de Aïn El-hammam (dont elle dépend administrativement), est constituée de 48 villages pour une population estimée à 22 000 habitants.

mercredi 21 juillet 2004.

Elle doit sa renommée à sa tradition ancestrale du tissage artisanal. Cependant, le tapis berbère, produit avec dextérité par des mains ingénieuses des femmes du village d’Aït Hichem, a acquis une renommée et une réputation qui ont dépassé nos frontières et fait toujours la fierté de la richesse de notre culture ancestrale. Toutefois, ce patrimoine artisanal, transmis de génération en génération, est considéré comme l’un des atouts économiques des plus importants de cette région montagneuse. Mais en raison des multiples facteurs, notamment ayant trait à la politique de promotion de cet art traditionnel, ce fleuron de l’économie locale se trouve actuellement en pleine régression, voire en déclin. Pour faire connaître les différentes facettes de ce métier artisanal, la wilaya de Tizi Ouzou a octroyé récemment une subvention financière estimée, selon un responsable de l’APC d’Aït Yahia, à 380 millions de centimes, destinée à l’équipement et au fonctionnement de la maison du tapis, nouvellement inaugurée au village d’Aït Hichem.

En perspective de l’organisation de la 6e édition de la fête nationale du tapis berbère, prévue du 21 au 27 août prochain, au village, l’on apprend que l’association Thiliwa, en charge de l’organisation de la fête, s’affaire d’ores et déjà aux derniers préparatifs du coup d’envoi. Toutefois, l’unité de prêt-à-porter, dénommée Confec-style, sise au chef-lieu de la commune, appelée communément Sebt Nath Yahia, est d’un apport économique important pour toute cette région montagneuse, dépourvue de véritable tissu économique, pourvoyeur de richesses et d’emplois. Cette usine de textile emploie effectivement plusieurs dizaines de travailleurs, un affectif à majorité féminin. Ainsi, à travers sa production, aussi variée de gammes d’articles de confection de haute couture, constitués essentiellement de vestes, pantalons, blazers, parkas, manteaux, tailleurs de femmes..., ainsi que d’autres articles produits sur commande, cette unité de textile qui exploite même de prestigieuses griffes internationales contribue en fait à l’essor économique de cette région.

Par ailleurs, il est utile de signaler dans cette optique que cette localité de la haute-Kabylie qui s’est spécialisée dans ce créneau économique qui résorbe une forte demande des main-d’œuvre, recèle également d’énormes potentialités, tant dans le domaine du tourisme que dans le secteur agricole, où une zone agricole existe au lieu-dit Boubhir, appelée aussi Azaghar, à quelques encablures de la localité d’Azazga.

Cette riche plaine, aux terres fertiles et au rendement agricole important, se trouve à présent, comme nous le précisent plusieurs anciens agriculteurs, dans une situation d’abandon total, et ce, à cause du manque de programme de mise en valeur de cette richesse naturelle, par le biais de l’ouverture des pistes agricoles, de retenues collinaires pour l’irrigation et d’encouragement des agriculteurs. Malgré un effort considérable, consenti ces dernières années par la localité à travers les différents programmes de développement local, octroyés par l’État pour doter cette municipalité d’infrastructures de base, il n’en demeure pas moins que cette région continue d’accuser un retard dans plusieurs secteurs, particulièrement l’alimentation en eau potable, l’état des routes desservant les différents villages et la dotation de la commune d’infrastructures socioculturelles et sportives.

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