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Zighcult
16 mai 2007

La formation des professionnels du livre en Algérie : les freins à la réalisation

28 janv. 2005

Des résultats contrastés pour les actions menées
Le dernier SILA fut aussi l'occasion de réunir les éditeurs et les libraires autour de la question de la formation professionnelle. Deux rendez-vous avaient été inscrits au programme du salon, le premier, en présence des libraires regroupés pour la plupart au sein de l'ASLIA (l'Association des libraires algériens), le second avec les éditeurs, et se sont déroulés sur l'espace professionnel.

Une participation de 20 personnes sur les deux réunions traduisait surtout la difficulté pour les professionnels de quitter leur stand. Pour autant, par leur présence, les représentants des associations professionnelles (celles des libraires et celles des éditeurs) ont d'emblée souligné l'importance qu'ils accordent à la formation professionnelle et à son enjeu. Mais tous n'en font pas forcément une priorité. C'est du moins l'impression qui semble l'emporter, au terme d'une période de trois ans, où les moyens mis en œuvre par le BIEF (réalisation de plusieurs sessions de formation en Algérie depuis 2001 à destination des libraires) et par l'ambassade de France à Alger (contribution technique et financière) ont été suivis de résultats contrastés. à quelques exceptions près, comme par exemple la libraire des Arts et des Lettres de Fatiha Soal et la librairie Chihab, les librairies ont peu évolué ces dernières années : souvent mal agencées, avec un assortiment peu adapté aux demandes des publics, elles ont gardé leur aspect d'avant la libéralisation du secteur du livre, au début des années 90.

Concernant le secteur de l'édition, l'enthousiasme des discours sur la formation tranche avec le peu de mobilisation des professionnels eux-mêmes.

Un climat économique qui n'est pas favorable
S'il s'avère si difficile de mettre en mouvement la formation des professionnels du livre, c'est probablement parce que les blocages dépassent le seul champ de la formation. On le sait, le secteur du livre en Algérie traverse une période de bouleversements provoqués par la libéralisation du marché. Libéralisation d'ailleurs en demi-teinte. Ainsi, si les ex-librairies du réseau ENAL ne font plus partie de l'entreprise d'Etat dissoute il y a une dizaine d'années, elles continuent souvent de fonctionner selon les anciens modèles ; surtout, leur mode d'organisation et leur direction, éclatée dans chacun des points de vente entre plusieurs propriétaires, rendent difficile toute initiative de modernisation. La crainte d'une transformation à court terme des librairies en d'autres commerces par la cession des locaux joue aussi dans le sens de l'immobilisme. Autre frein, la politique commerciale des importateurs qui, en privilégiant les commandes « porteuses », et en premier lieu les marchés institutionnels, ont contribué à restreindre l'offre proposée aux libraires. Des efforts d'ouverture, toutefois, commencent à se développer, comme en témoigne Smaïl M'hand, dont le C.A. aurait augmenté depuis peu de manière significative.

Pour les éditeurs, dont les plus importants sont encore préoccupés par les enjeux de la privatisation de l'édition scolaire, le climat économique est encore très incertain et donc peu propice à une grande disponibilité de leur part sur la question de la formation.         

Poursuivre avec un engagement plus soutenu des professionnels
Les différentes réunions autour de la formation, et de façon plus large sur  la situation du livre en Algérie, demeurent autant d'occasions de contribuer à une meilleure compréhension de ce contexte et des conditions dans lesquelles s'inscrivent ces actions de formation.

En 2004, des rencontres, en juin au cours d'une mission confiée par l'ambassade de France au BIEF, puis en septembre dans le cadre du SILA, ont permis de dessiner les axes d'un nouveau plan de formation. Pour la librairie (dans le cadre d'un partenariat avec l'A.I.L.F.) comme pour l'édition, deux cycles de six séminaires, répartis sur une période de deux ans, sont envisagés. L'envoi d'un questionnaire en amont doit permettre de mieux identifier les thèmes prioritaires et les publics à former. C'est sur la base d'un véritable engagement des professionnels du livre en faveur de ce nouveau programme de formation que le BIEF entend poursuivre ses actions aux côtés des éditeurs et des libraires algériens.

- Pierre Myszkowski

SOURCE

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