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Zighcult
11 septembre 2005

Mohammed Grim

Chemin d'exil
Poésie - Éditions Les Cahiers Bleus, Troyes ISBN : 2-8635-2251-5, 2004


Présentation

      Un nouveau recueil du poète Mohamed Grim c'est un peu la rosée du matin qui donne à l'écolier le plaisir de partir, nez au vent, vers la grande aventure du Pays où l'on n'arrive jamais.
      Quoi de plus beau et de plus émouvant, en effet, que cette poésie de la mémoire vive du pays tant aimé, sa Kabylie natale, qui est à la fois appel nostalgique du passé et aiguillon d'un ressourcement indispensable au poète pour continuer à vivre dans la douleur de l'exil.
      Mohamed Grim, le poète à l'âme pure, qui a su rester fidèle à ses racines, l'ami lecteur et le fervent admirateur de ses aînés, les Amrouche, Jean, Fadma et Taos, Mouloud Mammeri et Mouloud Feraoun, poètes et écrivains kabyles de langue française, l'infatigable héraut, défenseur et illustrateur de l'oralité si importante dans la tradition et la transmission culturelle de son pays (il a fait paraître aux Cahiers Bleus, chez le remarquable éditeur Dominique Daguet, Contes et légendes kabyles du Djurdjura et Proverbes et dictons kabyles : l'expression d'un peuple), nous livre ici avec son nouveau recueil, Chemin d’exil, des chants poignants d'émotion et de vérité, des évocations à la fois subtiles et superbes du pays liées au bonheur de l'enfance, des invocations au pays primordial, à la patrie perdue, des poèmes célébrant la mer dans sa beauté, la Méditerranée sur laquelle le poète a tellement bourlingué. En voici quelques fragments, quelques éclats devrai-je dire, parmi les plus significatifs :

« Je me souviens de l'aventureuse enfance
Vrai, j'étais libre
Heureux dans ma rivière
Enfance de lézard
Au bord d'un temps évanoui. »


Ou bien,

« Pays de mon enfance, ô pays que j'aime
Où la langue s'épice d’étoiles parfumées :
J'étais ce sang mêlé à jamais marqué
À l'épaule d’ancêtres crêpelés d'espoirs. »


Ou encore,

« Kabylie ma Mère, au grand vent de mon cœur
Je conduis mes ancêtres sous ton ciel de clarté,
Cueillant une étoile au calme chant du pipeau
Sur les monts des genêts éclatant de candeur. »


Ou bien encore,

« Au port d'Alger s'amarrent des bateaux
Qui las de l'errance cessent la vie nomade
À la proue d’un voilier un cœur bat la chamade
De submarines fleurs poussent sur les pontons.
Je me sens vagabond glissant bâbord amure
Parmi les brises en transit au pays corallin... »


Si l'on considère à juste titre que les poètes évoqués précédemment constituent d'une génération à l'autre une sorte de Pléiade kabyle entremêlant la défense et illustration de la berbérité et celle de la langue française qui participe de sa magnification, il serait juste de reconnaître en Mohamed Grim son Ronsard, comme on a pu voir en Jean El Mouhoub Amrouche, son Du Bellay. Entreprenant de recueillir et traduire, comme nous l'indiquions tout à l'heure, les contes, mythes et légendes du Djurdjura, Mohamed Grim ne prévenait-il pas ses lecteurs en ces termes :

« J'ai le sentiment de me dessaisir d'un trésor de famille, mais est-il meilleure manière de sauver de l'oubli cette richesse immense qu'en l'habillant de cette belle langue française, arme du miracle, langue qui m'a nourri de son lait et qui me colle à la peau ? C'est elle qui fait que je ne respire bien que sous le ciel de la France comme la langue kabyle emplissait tout le vaste espace de ma montagne natale. Toujours je me suis efforcé de les défendre toutes deux, sous tous les cieux. Cette langue française – qui m'appartient ! – mille fois je l'ai bénie et j'entends bien participer à sa défense comme à sa préservation, avec une jalousie aussi dévorante que pour ma propre langue maternelle, dont les accents faisaient résonner les échos de mes montagnes des siècles avant l'ère chrétienne. » ?

Le ton de notre ami n'est pas loin de celui de son illustre aîné :

« Un poète ici-bas frappe
à votre porte
Chez vous il demande à prendre place
Ouvrirez-vous votre cœur »


Ou bien ici :

« Il appelle vers vous et ne se lasse
Du temps qui fuit et passe
Ouvrez-lui sans peur. »


« Je t'apporte en mes mains tremblantes
Selon des coutumes vieillies
Ces fleurs que pour toi j'ai cueillies
Jasmin, Lilas, Roses dolentes. »


Ce beau recueil se compose, nous l'avons dit, de nombreux thèmes représentatifs de l'œuvre du poète qui navigue sur les cartes de son enfance, battant pavillon de Poète de l'exil et chantre de la kabylité française, le plein chant de la nostalgie de la Kabylie, sa Mère, des sages du vieux village Igaridène, l'enfance perdue, la dure vie de l'exilé avec ses angoisses et ses tourments, ses frustrations, ses espérances pour le retour au Pays qui n'arrive jamais, nous l'avons souligné, et qui lui pose un problème moral lié à la douleur d'être séparé des siens profondément atteint dans la chair, dans le cœur et dans l'esprit. À sa lecture émouvante, on ressent que nul ne connaît mieux que le poète les souffrances intérieures de l'exilé.
Si on se souvient de ce qu'écrivait Jean Amrouche, en 1938, dans Chants Berbères de Kabylie : « Toute poésie est avant tout une voix... Elle est un appel qui retentit longuement dans la nuit, et qui entraîne peu à peu l'esprit vers une source cachée, en ce point du désert de l'âme où, ayant tout perdu, du même coup on a tout retrouvé… », on aura à cœur de découvrir ou de redécouvrir dans les poèmes de Chemin d’exil une grande poésie intérieure, portée par les mille voix sans timbre, les voix des devenirs kabyles qui se subsument dans la voix du poète Mohamed Grim.

Sylvestre Clancier
(Secrétaire du Pen-Club de France)
Février 2004



« Tout homme qui ne retourne pas sur ses racines est un homme perdu »

Proverbe berbère

Extrait

Je me souviens de l'aventureuse enfance
Vrai, j'étais libre
Heureux dans ma rivière
Enfance de lézard
Au bord d'un temps évanoui.
Alors dans les étés luisants
Fleurissaient les chants d’un prophète
Au jardin de son rêve.

Homme vers lui je pousse
Ô déshérité
Un chant de lumière
Et de fraternité
Car l'amour oublié se réveille
Le passé dans ces ombres renaît
Sa fleur sur une bouche vermeille
Se respire et se reconnaît.
« Me voici entré dans l'automne des pensées »
Dit un poète véridique,
Et dans mon exil
J’ai vu le temps peu à peu
Souffler la mort sur ma vie.

Là-bas où chaque ombre fait peur
Il pleut du sang et des larmes
On tue à chaque coin de rue
Au pays rouge de la peur.

La vérité se réfugie au sillon de la tombe
Sans fleurs ni couronnes
Chaque jour plus intensément le pauvre
Éprouve l'amertume et le regret
D'être toujours sans cause et sans but.

De solitude mon cœur saigne des larmes
Que m'importe le temps, – la vie et l'heure –
Tant sont lourdes les absences
Au moment où l'automne agite ses feuillages.

Continuer à chanter pourtant
Semant l'espérance sur nos sillages
Sans penser à la durée de nos lendemains.


El Moudjahid 23 juillet 2005
Chemins d’exil de Mohamed Grim récompensé en France du prix Charles Vildrac

      Le prix Charles Vildrac 2005 vient d’être décerné au poète algérien Mohamed Grim pour son recueil Chemins d’exil, paru aux éditions Les Cahiers Bleus, a confié, hier, à l’APS, M. Hacène Telaïdj, conseiller littéraire de l’éditeur français.
      Chemins d’exil raconte, en un chant poignant de vérité mais tout en subtilités, les souffrances de l’exil et le bonheur simple et si précieux de l’enfance.
      Admirateur déclaré de Jean et de Taous Amrouche, Grim reçoit pour la première fois un prix littéraire. Il le doit à cette faculté, qu’il partage avec M’Hand U M’Hand, de transporter le lecteur avec verve et émotion dans l’univers de ses racines.
      Nostalgique de sa Kabylie natale, de sa mère et même des vieux sages burinés du village Iguaridène, Grim fait apparaître, tout naturellement dans l’imaginaire du lecteur, les rochers du Djurdjura sur lesquels il gambada, les flots de la Méditerranée qui l’éloignèrent de ses racines et les robes aux couleurs vives qui ajoutaient au port altier de sa génitrice.
      Mohamed Grim est également l’auteur de Contes et légendes kabyles du Djurdjura et Proverbes et dictons kabyles qu’il fit paraître chez le même éditeur.


Info Soir 21-22 juillet 2005
Le prix Charles- Vildrac pour Mohamed Grim

      Le prix Charles-Vildrac 2005 vient d'être décerné au poète algérien Mohamed Grim pour son recueil Chemin d'exil, paru aux éditions Les Cahiers Bleus, a confié mercredi à l'APS, Hacène Telaïdj, conseiller littéraire de l'éditeur français. Chemins d'exil raconte, en un chant poignant de vérité, mais tout en subtilités, les souffrances de l'exil et le bonheur simple et si précieux de l'enfance. Admirateur déclaré de Jean et de Taous Amrouche, Grim reçoit pour la première fois un prix littéraire. Il le doit à cette faculté, qu'il partage avec M'hand U M'hand, de transporter le lecteur avec verve et émotion, dans l'univers de ses racines.
      Tout en relents de nostalgie de sa Kabylie natale, de sa mère et même des vieux sages burinés du village Iguaridène, le verbe de Grim fait apparaître, tout naturellement, dans l'imagination du lecteur, les rochers du Djurdjura sur lesquels il gambada, les flots de la Méditerranée qui l'éloignèrent de ses racines et les robes aux couleurs vives qui ajoutaient au port altier de sa génitrice.
      Mohamed Grim est également l'auteur de Contes et légendes kabyles du Djurdjura et Proverbes et dictons kabyles qu'il fit paraître chez le même éditeur.


Contes et légendes kabyles du Djurdjura
(Contes) - Éditions Les Cahiers Bleus, Paris ISBN : 2-8635-2165-9, 1999





Présentation de l'éditeur

      Le précédent ouvrage de Mohamed Grim, Proverbes et dictons kabyles, l'expression d'un peuple, lui a valu, outre le Prix Thyde Monnier décerné par la Société des Gens de Lettres, de nombreuses critiques fort élogieuses. Livre " ... parvenant à transcender la contrainte qui l'a mûri, qui s'ouvre à une permanence qui lui donne une valeur plus large et plus durable... ... C'est en quelque sorte une petite somme portative, un livre de consignation utile pour le lecteur extérieur qui y apprend beaucoup et... pour l'auteur dont la mémoire aiguisée par l'exil trouve ici la matière d'une continuité identitaire... ", dit Jean-Claude Villain dans le Journal des Poètes. Dans le Bulletin critique du Livre français, Christian Ganachaud écrit : " Les racines de son peuple, grâce à un tel livre, plongent dans l'invisible du cœur, et ne seront pas arrachées. La voix de ce peuple souffrant, au-delà de la différence, nous parvient comme une parole singulière qui nous appelle à la rencontre. Poète de la mémoire, Grim est aussi et surtout poète de la présence ".
      De sa poésie, Nouredine Aba écrit : " Ces vers, sous les veines desquels coule un sang frondeur, expriment également la tendresse ", tandis que dans Visages du XXe siècle est précisé : " Grim est un poète berbère de grande culture française, qui connaît bien les richesses de notre langue et en use avec science et sensibilité. " Et Jean Guirrec reconnaissait que " la sincérité et le cœur de Grim lacent sa poésie dans l'ardente intuition qui grandit le poète quand il ne cesse d'être un homme ".
      Eh bien, il en va de même pour ce livre que l'auteur a fait précéder d'une introduction fort nourrie, qui permettra au lecteur de mieux comprendre le rôle et la fascination de ces contes que le poète est allé recueillir un à un dans son pays natal : eux aussi participent du même effort de mémoire, de la même continuité identitaire. Ils révèlent d'une autre façon l'âme de ce peuple, la montrant à la fois différente et proche de l'universel.


Sources:  http://dzlit.free.fr/mgrim.html

Commentaires

Monsieur Mohamed GRIM,

Ami de Jean CHARRIERE à Dijon,je me permets de vous adresser ce mail car Jean souhaiterait prendre contact avec vous.

Avec mes meilleures salutations

Daniel CHAMBADE

Posté par CHAMBADE, mercredi 23 novembre 2005 à 14:55

contacts?

Réponse:
Les seuls "tuyaux" que je peux vous fournir
c'est de vous inscrire à ce groupe:
http://groups.yahoo.com/group/dzlit/

et d'essayer de communiquer en reformulant votre requête
à savoir contacter Mohammed Grim, je ne peux faire mieux, n'étant pas Mohammed Grim

ou essayez d'écrire à la maison d'édition l'Harmattan
Edition - Diffusion 5-7 rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris
où il a produit "l'Astre éclaté" en 1992 qui pourrait vous renseigner éventuellement sur ses coordonnées

Avec mes meilleures salutations et en espérant que vous parviendrez à vos fins de cette manière

Posté par jubilacion, jeudi 24 novembre 2005 à 00:19

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Commentaires
J
Réponse:<br /> Les seuls "tuyaux" que je peux vous fournir<br /> c'est de vous inscrire à ce groupe:<br /> http://groups.yahoo.com/group/dzlit/<br /> <br /> <br /> et d'essayer de communiquer en reformulant votre requête<br /> à savoir contacter Mohammed Grim, je ne peux faire mieux, n'étant pas Mohammed Grim<br /> <br /> ou essayez d'écrire à la maison d'édition l'Harmattan <br /> Edition - Diffusion 5-7 rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris <br /> où il a produit "l'Astre éclaté" en 1992 qui pourrait vous renseigner éventuellement sur ses coordonnées<br /> <br /> Avec mes meilleures salutations et en espérant que vous parviendrez à vos fins de cette manière
C
Monsieur Mohamed GRIM,<br /> <br /> Ami de Jean CHARRIERE à Dijon,je me permets de vous adresser ce mail car Jean souhaiterait prendre contact avec vous.<br /> <br /> Avec mes meilleures salutations<br /> <br /> Daniel CHAMBADE
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